La Belgique a annoncé la réévaluation de sa coopération avec le Rwanda en raison de la violation de l’intégrité territoriale de la RDC par Kigali. Cette décision intervient alors que le Rwanda a, de son côté, suspendu unilatéralement son programme d’aide bilatérale avec Bruxelles, accusant la Belgique de politiser le développement. Maxime Prévot, ministre belge des Affaires étrangères, a précisé que cette révision était déjà en cours avant la suspension rwandaise et qu’elle viserait à prendre des mesures décisives tout en préservant les acquis en faveur du peuple rwandais.
Le Rwanda a dénoncé ce qu’il considère comme une "campagne agressive" orchestrée par la Belgique et Kinshasa pour entraver son accès au financement du développement. Kigali estime que Bruxelles a pris parti dans le conflit en imposant des sanctions injustifiées, qui affaiblissent les efforts diplomatiques menés par l’Union africaine, la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Le gouvernement rwandais justifie également ses opérations militaires en RDC par la nécessité de sécuriser ses frontières face à la menace des FDLR, une milice qu’il accuse d’être une résurgence des auteurs du génocide de 1994.
Cette crise diplomatique marque une détérioration des relations entre Bruxelles et Kigali, alors que la Belgique a longtemps été un partenaire clé du Rwanda. Elle intervient dans un contexte régional déjà tendu, avec la progression du M23 dans le Sud-Kivu et une pression internationale croissante exigeant le retrait des troupes rwandaises de la RDC. En réponse à la prise de Goma par les rebelles du M23, la Belgique a convoqué le chargé d’affaires rwandais pour exprimer sa position ferme sur la situation et accentuer la pression sur Kigali.