Le Procureur de la CPI est à Kinshasa et déclare: « Tout groupe armé, tous les alliés des groupes armés et des forces armées n'ont pas un chèque en blanc (...) la loi doit être effective »

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Karim Asad Ahmad Khan, Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) séjourne à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo. Son séjour en RDC s'inscrit dans le cadre de la poursuite des échanges et enquêtes sur les crimes présumés commis dans l’est du pays d'autant plus que son institution est « déjà à l’œuvre » pour recueillir des témoignages et des preuves des exactions perpétrées dans l’Est de la RDC, où les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda poursuivent leur avancée.

"Comme le reste du monde, nous sommes très inquiets de ce qui se passe en République Démocratique du Congo, nous savons que la situation particulièrement à l'Est est très très inquiétante, des centaines de personnes sont mortes et de milliers blessés et le message doit absolument passer clairement: tout groupe armé, toutes forces armées tout les alliés des groupes armés et des forces armées n'ont pas un chèque blanc, ils doivent se conformer aux normes et aux lois internationales et je suis très clair là dessus, la loi doit être effective", a déclaré devant la presse à son arrivée à Kinshasa, Karim Asad Ahmad Khan, Procureur de la Cour pénale internationale (CPI)

Et de poursuivre :

"Tous les individus doivent se conformer au statut de Rome, personne ne peut attaquer les civils, blesser les gens, tuer les gens et à ce moment nous pouvons voir si la loi internationale peut maintenir et soutenir la demande de la République Démocratique du Congo et les citoyens et c'est là l'application équitable de la loi. Les populations de la République Démocratique du Congo sont aussi précieuses que les gens de n'importe où à travers le monde, vous êtes aussi précieux que les gens de l'Ukraine, les gens d'Israël et de la Palestine".

Pour PC de la CPI, il est désormais temps d'envisager une approche plus globale et holistique pour la situation de la RDC en vue d'arrêter l'hémorragie de la violence dans l'Est de la République Démocratique du Congo.

"Combien de générations de vos enfants peuvent être sacrifiées ? Trop c'est trop, ça, c'est le cri ne venant pas des avocats ou des juristes mais c'est un cri qui vient des enfants et des familles de la République Démocratique du Congo. Le problème n'est pas mineur, beaucoup de gens ont interféré dans les affaires de ce pays pendant beaucoup d'années, il y a également des problèmes en République Démocratique du Congo mais vos populations doivent choisir la paix et non le conflit mais avec toute humilité nécessaire nous tendons la main de coopération avec le gouvernement de la RDC et amener d'autres partenaires qu'il y a une approche holistique globale et durable de la situation qui se passe en République démocratique du Congo pour enlever le poison de conflit", a souligné Karim Asad Ahmad Khan, Procureur de la Cour pénale internationale (CPI).

Durant son séjour à Kinshasa, le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) aura des échanges avec les membres du gouvernement, les acteurs de la société civile, la patronne de la Monusco mais aussi le Chef de l'État Félix Tshisekedi.

Cette visite à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo fait suite à une rencontre entre le chef de l’État congolais, Félix Tshisekedi, et Karim Khan, en marge de la Conférence de Munich sur la sécurité. Kinshasa a toujours insisté sur la nécessité que « la justice internationale soit active en RDC contre tous les criminels d’hier et d’aujourd’hui relevant du mandat de la CPI », alors que des organisations de défense des droits humains dénoncent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité dans la région.

Le déplacement de Karim Khan en RDC intervient dans un contexte de tensions accrues, marquées par la prise de plusieurs localités par les rebelles du M23, notamment l’aéroport de Kavumu dans le Sud-Kivu. Kinshasa accuse Kigali de soutenir ce groupe armé et multiplie les appels aux sanctions contre le Rwanda, notamment auprès de l’Union européenne, Nations-Unies et autres.

Clément MUAMBA