Lors du lancement de la campagne nationale de sensibilisation de la jeunesse congolaise à la lutte contre la corruption et au patriotisme, le ministre d’État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, a souligné l’importance de la sanction pour combattre ce fléau en République démocratique du Congo (RDC).
Dans son exposé intitulé : « La thérapie efficace de la justice pour éradiquer la corruption et promouvoir le patriotisme », il a insisté sur le rôle dissuasif des sanctions contre les auteurs de détournement des fonds publics.
« Il faut maintenant passer de la parole aux actes. Vous ne pouvez pas réussir la lutte contre la corruption sans sanctions, c’est une peine perdue. Tant qu’on ne punit pas les détourneurs de deniers publics, cette politique restera inefficace. Il faut prêcher par l’exemple : arrêter et sanctionner les coupables. Vous savez quoi, chers jeunes ? Si nous arrêtons 10 voleurs de l’argent public – ces ‘Kulunas en cravate’ –, ce sera déjà une méthode de sensibilisation efficace ! », a déclaré Constant Mutamba, ce lundi 3 mars 2025, devant plus de 2 000 jeunes réunis au Centre culturel et artistique pour les pays d’Afrique centrale, à Kinshasa.
Le ministre de la Justice a également plaidé pour la création d’un parquet financier, un organe judiciaire spécialisé qui permettrait d’améliorer la répression des crimes économiques et financiers en RDC.
« Le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, et la Première ministre, Judith Suminwa, m’ont instruit de travailler sur la mise en place d’un parquet financier. Il est inadmissible qu’après une enquête de l’Inspection générale des finances (IGF) prouvant un détournement avéré, une juridiction puisse acquitter les coupables sous prétexte que les conclusions des experts ne sont pas recevables », a-t-il dénoncé.
Selon lui, ce futur parquet financier devra être composé de magistrats spécialisés, formés pour traiter les affaires de corruption et garantir des jugements fondés sur des expertises solides en économie et finances publiques.
« L’IGF fait son travail, et les spécialistes doivent condamner. Nous avons déjà préparé un projet de loi qui sera examiné lors de la session parlementaire de mars. Dès son adoption, nous verrons les résultats : les prisons, notamment celle de Makala, accueilleront de nombreux détourneurs des deniers publics », a-t-il affirmé.
Lancée ce lundi 3 mars 2025 par l’Inspection générale des finances (IGF) en collaboration avec le ministère de la Jeunesse et de l’Éveil patriotique, cette campagne nationale de sensibilisation vise à impliquer la nouvelle génération dans la lutte contre la corruption. Présidée par la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, l’initiative a également réuni plusieurs membres du gouvernement dont les secteurs sont liés à cette problématique.
Dans un pays où des progrès ont déjà été réalisés en matière de gouvernance, notamment grâce à l’IGF, le défi reste de taille. L’objectif est désormais d’inculquer une culture de responsabilité et d’intégrité aux jeunes générations.
Les autorités espèrent qu’avec cet élan, la jeunesse congolaise prendra le relais et poursuivra les efforts en cours. Cette campagne, qui s’étendra à l’échelle nationale, ambitionne de changer la perception des jeunes vis-à-vis de la corruption et de renforcer leur fierté nationale. Un message fort qui inscrit la RDC dans une dynamique de changement, vers un avenir prospère et intègre.
Clément Muamba