Le Secrétaire général au ministère des Transports, Voies de Communication et Désenclavement a réuni, à Kolwezi, les représentants des entreprises minières, les agents de la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA), les membres de la Commission Nationale de Prévention Routière (CNPR) ainsi que les membres de la Fédération des entreprises du Congo (FEC Lualaba) ce jeudi 13 Mars. L’objectif de cette rencontre était d’échanger sur l’application de l’arrêté ministériel n° VPM/MTVCD/CAB/011/2025 du 25 février 2025, portant réglementation des transports transfrontaliers des marchandises au départ de la République Démocratique du Congo.
Selon le gouvernement, cet arrêté vise à donner la priorité aux transporteurs congolais dans le secteur du transport des marchandises. Actuellement, bien que les minerais soient exploités en RDC, leur transport est principalement assuré par des sociétés étrangères, privant ainsi le pays de revenus significatifs.
« Le Congolais doit bénéficier des revenus du transport des marchandises issues de son propre sol. Il est inadmissible que les minerais congolais soient transportés quasi exclusivement par des entreprises étrangères », a déclaré le Secrétaire général, Abolia Taba Mopolo.
D’après les intervenants, seuls 5 à 6 % des transporteurs opérant en RDC sont congolais, alors que les entreprises étrangères dominent largement le secteur, engrangeant l’essentiel des bénéfices. Une situation qui freine le développement de l’industrie locale du transport.
Un autre problème soulevé lors de cette réunion concerne la fiscalisation des services de transport. À ce jour, de nombreuses marchandises transitent d’un point à un autre du pays, voire sortent du territoire, sans que les impôts intérieurs ne soient correctement perçus.
« Le service rendu doit être fiscalisé avec un suivi rigoureux du paiement des impôts, ce qui n’est pas encore le cas en RDC », a insisté le Secrétaire général au ministère des Transports.
Au cours des échanges, il a été relevé que plusieurs pays limitrophes appliquent déjà des lois accordant un droit de préférence à leurs transporteurs nationaux. Dans certains cas, jusqu’à 50 % des marchandises exportées doivent être transportées par des entreprises locales. Le gouvernement congolais entend donc leur appliquer la même règle.
Désormais, selon la décision du Secrétaire général aux Transports, toute personne ou entreprise souhaitant expédier ou importer des marchandises par voie routière devra accorder la priorité aux transporteurs congolais. Par ailleurs, au moins 50 % des produits miniers et autres marchandises transportés au départ du territoire national devront être confiés aux transporteurs publics routiers congolais.
Par ailleurs, cet arrêté veut redynamiser le secteur du transport en RDC, à créer des emplois pour les nationaux et à assurer une meilleure redistribution des revenus générés par l’exportation des richesses congolaises.
Timothée Prince ODIA