RDC: vers une loi fixant les principes fondamentaux sur la sécurité alimentaire

Atelier de plaidoyer et de sensibilisation sur la proposition de loi fixant les principes fondamentaux relatifs à la sécurité alimentaire en RDC
Atelier de plaidoyer et de sensibilisation sur la proposition de loi fixant les principes fondamentaux relatifs à la sécurité alimentaire en RDC

Le mouvement Scaling Up Nutrition et le programme national de nutrition (Pronanut) ont organisé, mercredi 9 avril, un atelier axé sur le plaidoyer et la sensibilisation sur la proposition de loi fixant les principes fondamentaux relatifs à la sécurité alimentaire en RDC.

Les initiateurs de cette proposition de loi, déjà sur la table du bureau de l’Assemblée nationale et programmée pour cette session de mars, ont été présents à cet atelier tenu à Kinshasa. Devant experts venus de plusieurs secteurs, les députés nationaux Thadée Katembo et Alexandre Muhasa ont exposé sur cette initiative, qui se veut un encadrement légal de l'alimentation en RDC en vue de lutter contre la malnutrition.

« La lutte contre la malnutrition est un phénomène multi sectoriels qui ne se limite pas à avoir beaucoup de nourritures disponibles au niveau du pays, mais il faut aussi et surtout un encadrement légal, dans le cadre politique et juridique. D'où la nécessité de légiférer dans ce secteur, comme le veut bien notre constitution dans son article 47 », a-t-il déclaré tout en sensibilisant les ministères sensibles à la nutrition.

Dans cette même lancée, le député national Thadée Katembo a fait savoir que cette proposition de loi compte 11 titres, plusieurs chapitres et 51 articles. Elle montre, explique cet élu, les objectifs que le pays doit suivre pour la sécurité alimentaire, indiquant le cadre institutionnel de l'organisation de la sécurité alimentaire depuis le sommet de l'État jusqu'aux entités territoriales décentralisées. Elle fixe également le financement de la sécurité alimentaire, mettant un accent sur le secteur minier qui, très souvent, abonne l'agriculture, ce qui occasionne la malnutrition. 

« La loi détermine même les dispositions pénales, les mécanismes spéciaux qui vont intervenir et comment on peut sanctionner les gens qui vont compromettre la sécurité alimentaire », a-t-il ajouté.

Le directeur du programme national de nutrition, Dr Bruno Bindambe, a salué cette initiative qui, selon lui, ouvre les horizons vers la lutte contre la malnutrition en RDC. Insistant sur la prise en charge sérieuse des femmes enceintes au regard de la transmission inter générationnelle,  ce dernier a fait l'état des lieux de la situation de la malnutrition en RDC. S'agissant de la malnutrition globale, la moyenne est autour de 8% et le seuil acceptable de 5%, et 3 millions d'enfants en sont concernés. Mais 19 provinces ont déjà dépassé ce seuil, a-t-il confirmé. La malnutrition chronique (retard de croissance), elle frappe d'ores et déjà 13 provinces du pays qui ont de seuil entre 30 et 50%, excepté Kinshasa qui n'a que 15%. À l'en croire, le plan exige la mobilisation de plus ou moins 21 milliards de dollars pour arriver à bout de la malnutrition, d'où son appel aux députés nationaux pour des actions internes et externes pour avoir ces fonds en vue d'aider le pays.

La dernière étape de cette démarche est prévue vendredi 11 avril 2025, au cours d'un autre atelier qui sera organisé, cette fois-là, à l'Assemblée nationale pour faire entendre davantage l'existence de cette proposition de loi ainsi que sa portée au regard du dernier rapport de l’IPC qui a révélé la hausse du nombre de Congolais souffrant de l'insécurité alimentaire (28 millions). 

Samyr LUKOMBO