De violents affrontements opposant les Forces Armées de la RDC (FARDC) et leurs alliés Wazalendo aux rebelles du M23/AFC ont provoqué une série de déplacements massifs dans les zones de santé de Walikale et Kibua, dans le territoire de Walikale (province du Nord-Kivu). Selon les alertes humanitaires disponibles sur la plateforme Ehtools, au moins 16 628 personnes issues de plus de 3 460 ménages ont été contraintes de fuir leurs habitations entre le 30 mars et le 5 avril 2025.
Le centre de Walikale est passé sous contrôle des FARDC et des milices Wazalendo depuis le mercredi 3 avril, à la suite d’affrontements intenses avec les troupes du M23/AFC. Si le camp gouvernemental parle de reprise militaire, le M23/AFC affirme de son côté avoir opéré un retrait stratégique en faveur du dialogue.
Sur le terrain, les conséquences humanitaires sont lourdes. Plus de 11 360 personnes, soit 2 272 ménages, se sont déplacées à l’intérieur même de Walikale, se réfugiant dans des zones comme la forêt environnante, l’hôpital général de référence ou encore la paroisse catholique. Les quartiers les plus touchés incluent Nyabangi, Kimbanseke, Nyalusukula, Camp T.P, Kigoma, Kamisuku, Kangambili, et Mubalaka, où les conditions de vie restent extrêmement précaires, notamment pour les enfants non accompagnés, femmes enceintes et personnes âgées.
Entre le 30 mars et le 2 avril, les combats sur les axes Walikale-centre, Kampala et Nyasi ont généré un déplacement supplémentaire de 4 140 personnes (828 ménages), principalement vers l’hôpital général de Walikale, mais aussi vers les axes Mubi – Logu – Osokari dans les groupements d’Utunda et de Wassa. Ces déplacés sont répartis entre familles d’accueil et sites collectifs spontanés.
Dans la zone de santé de Kibua, du 3 au 5 avril, les combats entre les mêmes protagonistes sur les axes Mikumbi et Kibati (groupement Luberike) ont poussé 1 360 ménages à fuir vers les villages Kashebere, Mungazi, Miba, Kishanga, Kaliki, Buhimba, Ngenge et Mikweti.
Les infrastructures sanitaires locales n’ont pas été épargnées : l’hôpital général de référence de Kibua, ainsi que les structures de santé de Luvungi et Kishanga, ont été pillés de leurs médicaments et matériels médicaux. La majorité des déplacés se réfugient dans les écoles et familles d’accueil.
Kuzamba Mbuangu