L'Association congolaise pour l'accès à la justice (ACAJ) avec l'ONG Justicia Asbl ont dénoncé, vendredi 5 août, au cours d'un point de presse, la succession des arrestations et détention “arbitraires” opérées ces derniers temps par les agents de l'Agence nationale de renseignement (ANR).
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" Après un monitoring fourni et bien documenté, l'ACAJ et Justicia Asbl, nous avons fait un constat que depuis un temps on détient ou arrête des personnes arbitrairement. En ce jour, nous avons fait les statistiques : plus ou moins 30 personnes sont détenues arbitrairement à travers le pays dans les locaux de l'ANR, et donc l'Acaj et justicia asbl, nous dénonçons cette pratique qui est en train de plomber l'Etat de droit qui est très voulu par le chef de l'État Félix Tshisekedi ", a expliqué Me Bopaul Mupemba, défenseur de droit de l'homme à l'ACAJ.
À son tour, Georges Kapiamba, Président de l'ACAJ, a démontré que ces arrestations arbitraires violent la constitution de la République en son article 12, 17, 18 et 19.
" La constitution de notre pays qui fonde un état de droit a prévu aussi aux articles 12,17, 18 et 19 les conditions de fond et de forme dans lesquelles ces personnes qui sont soupçonnées d'être impliquées dans une infraction, quelle que soit sa gravité, doivent être interpellées, arrêtées ou détenues (...) ce qui veut dire que ces prévisions fondent en réalité les droits fondamentaux qui doivent être observés par tout agent de l'Etat. Le président de la République a plusieurs fois dans ses interventions rappelé qu'il a placé son mandat sous le sceau de la protection des droits et libertés fondamentaux des citoyens. Il n'a cessé de marteler en disant qu'il ne tolérera pas des violations des droits humains. Et que tout agent public de l'Etat investi d'un quelconque pouvoir lui permettant de restreindre l'exercice de liberté des citoyens doit conformer son acte à la constitution et aux lois de la République ", a déclaré Georges Kapiamba.
Au cours de cette activité, quelques recommandations ont été reformulées notamment aux agents de l'ANR de pouvoir procéder à la libération de ces personnes ou soit les transférés devant le parquet qui est l'institution compétente pour entendre ces gens et fixer le dossier devant le tribunal. Au gouvernement, de s'impliquer pour consolider l'Etat de droit prônée par le chef de l'État. Ces ONG attendent également voir le gouvernement agir pour rassurer l'opinion tant nationale qu'internationale sur sa détermination à faire en sorte que les services de sécurité s'arriment effectivement au vent de changement à travers le respect des droits de l'homme.
Grâce Guka