RDC : une délégation de la CPI attendue au pays début 2023 pour l'entame des enquêtes relatives au massacre de Kishishe (gouvernement)

Localisation de Kishishe, au Nord de Goma
Localisation de Kishishe, au Nord de Goma

En marge de la présentation officielle du livre blanc sur l'agression avérée de la RDC par le Rwanda et les crimes internationaux commis par la coalition M23/RDF, le Vice-ministre de la Justice et garde des sceaux, Amato Bayubasire Mirindi, a présenté, vendredi 9 decembre, des efforts fournis par la justice congolaise en rapport avec la situation d'insécurité dans la partie Est du pays.

À l'en croire, en interne depuis l'entrée en vigueur de l'état de siège des efforts sont fournis et sur le plan international, le gouvernement dit s'attendre à des sanctions contre le gouvernement rwandais.

" Je voudrais faire aussi constater qu'à l'international parce que ce qui se passe au Nord-Kivu, ce qui se passe en Ituri n'est plus seulement une question de la RDC, les crimes d'agression, notre pays envahi, agressé par des pays voisins, il est vrai que nous avons vu l'Ouganda être condamné mais notre plaidoyer aujourd'hui, c'est de voir le Rwanda être condamné par la justice internationale pour l'agression de notre pays ", a-t-il dit devant la presse et les diplomates.

Et d’ajouter :

" Madame la ministre d'État, ministre de la justice et garde des sceaux avant son voyage, d'abord en ce qui concerne le massacre de Kishishe, a eu à donner injonction à l'auditeur général des FARDC pour que le massacre commis à Kishishe ne soit pas impunis. Il est vrai qu'aujourd'hui, l'auditeur supérieur du Nord-Kivu ne sait pas accéder à ce lieu mais il lui a été instruit pour que dès que les conditions le permettront qu'il puisse aller dans cette partie du pays. Mais il y a des complices du M23 qui ont été arrêtés à Goma, le moment opportun, ils seront présentés à l'opinion nationale et internationale parce qu'il y a ceux qui pensent que la justice ne fait rien mais on est déjà au courant, nombreux ont été arrêtés, ils sont complices du M23, le ministre de la communication venait de parler des Rwandais qui traversent, il y en a aussi parmi ceux qui sont arrêtés le moment opportun ils vont être présentés à l'opinion et devant les Cours et Tribunaux pour être jugés chacun selon les actes infractionnels qu'il aura commis " a-t-il ajouté.

Le gouvernement rassuré de l'arrivée imminente de la Cour Pénale Internationale en RDC pour le début des enquêtes

Cette promesse a été faite à la RDC en marge de la 21e session de l'Assemblée des États parties au Statut de Rome tenue à la Haye (Pays Bas) du 5 au 10 décembre 2022.

" Madame la ministre d'État en séjour à la Haye a eu à plaider, à porter la voix de la RDC pour que la communauté internationale se réveille parce qu’il faut qu'on le dise, je suis content qu'on ait ici nombreux ambassadeurs. A un moment, la RDC est en train de crier seule à travers le monde mais on est content aussi que les voix commencent à se lever, la RDC commence à trouver l'oreille attentive de la Communauté internationale et le fait qu'on ait saisi la CPI, à travers l'Assemblée générale des États réunis à la Haye. Il y a eu une promesse ferme qu'au début de l'année 2023, il y a une délégation (NDLR CPI) qui va arriver en RDC pour commencer déjà les enquêtes en ce qui concerne les massacres de Kishishe parce que c'est intolérable ", a annoncé le vice-ministre de la Justice. 

Et de poursuivre :

" Je voudrais donc vous rassurer tous réunis, tous les compatriotes qui nous suivent que le gouvernement congolais, à travers son ministère de la Justice, a activé tous les mécanismes en interne et à l'international pour que tous les crimes commis en RDC ne restent pas impunis ".

Le M23, une ancienne rébellion tutsi vaincue en 2013, a repris les armes en fin d'année dernière et conquis ces derniers mois de larges portions d'un territoire au nord de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu.

Kinshasa accuse Kigali d'apporter à cette rébellion un soutien que des experts de l'ONU et des responsables américains ont également pointé, mais le Rwanda nie avec constance, en accusant en retour Kinshasa, qui nie également, de collusion avec les FDLR, un mouvement constitué par certains auteurs du génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda.

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Clément MUAMBA