À l'issue d'une réunion autour des questions de l'heure en République Démocratique du Congo, la famille politique de Joseph Kabila a réitéré sa position de ne pas prendre part au processus électoral engagé par l'actuelle équipe de la commission électorale nationale indépendante qu'elle considère toujours non consensuelle. Le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) exige toutefois la tenue des élections dans le délai constitutionnel et met en garde contre toute initiative d'écarter certains candidats aux prochains scrutins.
"En effet, notre position n'a pas changé, je parle ici surtout sur l'enrôlement, les gens disent est-ce qu'il faut aller s'enrôler ? Est-ce qu'il faut patienter ? La position du PPRD est restée la même pour des raisons évidentes, lorsque je parle du PPRD, il y a aussi les amis du FCC, nous avons fait une déclaration d'ensemble, pour la famille politique du Président Kabila. Nous voulons et exigeons que ces élections soient organisées en 2023 au mois de décembre comme nous sommes dans une année électorale, le Président de la République est déjà un Président sortant et qu'en décembre il sera sénateur à vie", a dit jeudi 5 janvier Ramazani Shadary, secrétaire permanent du PPRD.
Et d'ajouter : "Ces élections doivent être inclusives, donc nous ne voulons pas qu'on nous présente ici les motifs fallacieux pour dire tel ne sera pas candidat, on ne peut pas forger des dispositions pour exclure les autres, ça doit être inclusif, transparent et consensuel. Si on exclut un candidat parce qu'il y a ceci, on interprète mal la constitution, là c'est comme si on nous demande d'appliquer l'article 64 de la constitution".
Le camp de Joseph Kabila promet d’aller aux élections “pour balayer la dictature”. “Nous irions aux élections pour balayer ce régime tribaliste, corrompu, nous irons aux élections pour enlever cet État failli, cet État déliquescent, cet État déstructuré, nous irions aux élections pour faire partir les voleurs", a lancé M. Shadary.
La question relative autour de la candidature de Joseph Kabila a toujours été interprétée de diverses manières. Pour certains scientifiques, notamment des praticiens de droit, Joseph Kabila ne peut plus postuler.
"Le Président élu, on vous a donné un mandat, un deuxième mandat, vous avez fait ce que vous avez pu faire, vous êtes sénateur à vie mais exercez la plénitude de votre sagesse au sein du parlement plus précisément au Sénat. C'est pour éviter tout le retour des présidents, il part et puis il revient, c'est comme actuellement que le Président Kabila revienne, ça ne se passe comme ça, la constitution ne prévoit pas ça", avait fait savoir le professeur et constitutionnaliste Eugène Banyaku au cours de l'émission Objectif 2023 d'ACTUALITÉ.CD.
Au cours d'une interview accordée à Jeune Afrique, Raymond Tshibanda, coordonnateur de la cellule de crise du FCC avait fait savoir que Joseph Kabila est le candidat naturel du FCC. "Et rien n’empêche Joseph Kabila d’être candidat. À lui de faire un choix", avait-il soutenu.
Clément MUAMBA