Enrôlement des électeurs: à Walikale, Juvénal Munubo appelle à un déploiement rapide des kits électoraux pour éviter que populations des groupements frontaliers se fassent enrôler dans les territoires voisins

Le député Juvénal Munubo séjourne depuis mardi dernier dans le territoire de Walikale, sa circonscription électorale où il s'est enrôlé ce jeudi. Il sensibilise la population de cette contrée du pays à se faire enrôler et à soutenir l'armée qui lutte contre l'agression rwandaise via la rébellion du M23. M. Munubo s'est entretenu notamment avec le Chef d'Antenne  de la CENI à Walikale. Il appelle la CENI à affecter les moyens nécessaires pour le déploiement des kits électoraux.

"Les kits électoraux prévus pour Walikale sont déjà à Walikale, mais, le grand problème reste le déploiement de ces kits dans les différents centres d'enrôlement, dans les différents axes. En tout cas, la plupart des kits sont encore à Walikale et pas encore déployés. Il va falloir affecter les moyens pour que le déploiement soit effectif le plus rapidement possible", a suggéré  le député Juvénal Munubo dans une interview à ACTUALITE.CD..

L'élu de l'UNC  redoute le risque de voir les potentiels électeurs de son territoire aller se faire enrôler dans les territoires voisins faute du déploiement des kits.

" C'est mieux de déployer rapidement. S'il ne se fait pas vite, les électeurs qui se trouvent dans les groupements frontaliers avec d'autres territoires risquent d'aller dans d'autres territoires pour s'enrôler et le territoire de Walikale risque de perdre à ce niveau-là des électeurs inscrits. Donc, ça vaut la peine que les kits d'enrôlement soient vite déployés dans une zone comme Hombo à la frontière avec le territoire de Kalehe, limitrophe avec la province du Sud-Kivu. C'est important que les kits soient vite déployés à Kashebere et Pinga à la limite avec Masisi, tout comme vers la rivière Oso à la limite avec la province du Maniema. Donc, il faut accélérer le déploiement et il faut des moyens pour cela. Si le déploiement est accéléré cette semaine, il y a lieu de rattraper le retard", insiste-t-il.

Le processus d'enrôlement commence dans la province du Nord-Kivu alors qu'elle est sous état de siège. Le territoire de Walikale est aussi en proie à des groupes armés armés.  M. Munubo appelle les leaders communautaires à lancer un message aux groupes armés encore actifs dans ce territoire à ne pas perturber le processus d'enrôlement.

"C'est un travail qui doit être fait au niveau des notabilités,  des chefs coutumiers, des forces vives, de lancer des messages en direction de ces seigneurs de guerre qui sont encore actifs en territoire de Walikale. Je crois que si un message de privilégier la réussite du processus d'enrôlement leur est parvenu, il y a moyen que ça se fasse facilement. Nous les officiels nous ne pouvons pas atteindre directement les groupes armés, mais, les leaders communautaires, les chefs coutumiers, des notabilités ont la possibilité d'atteindre, dans leurs entités respectives, les seigneurs de guerre, de les sensibiliser à ne pas déranger le cours normal des opérations d'enrôlement des électeurs. Je reste optimiste quant à ce", estime Juvénal Munubo.

Il appelle aussi la population à résister contre l'agression rwandaise et à collaborer avec les FARDC.

"Un autre message que je donne à la population est de résister contre l'agression rwandaise. Il faut collaborer avec les FARDC. Que ceux qui ont des informations les livres aux FARDC. L'ennemi auquel nous faisons face actuellement, c'est le Rwanda, c'est l'armée rwandaise qui appuient le M23. Je plaide également pour l'unité de toutes les communautés et la cohésion nationale et locale et de lutter contre tout mouvement suspect qui peut résulter de l'infiltration de l'armée rwandaise", propose-t-il.

Depuis juin dernier, les rebelles du M23 ont déclenché une offensive qui a permis l'occupation des plusieurs zones dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi. Les affrontements entre les FARDC et les combattants du M23 ont provoqué des déplacements massifs des  populations qui sont  cantonnées dans des camps des déplacés tout autour de Goma et dans le Sud de Lubero. Plusieurs autres sont encore dans les zones contrôlées par le M23. D'aucun se pose la question de savoir comment est ce que tout ce monde sera enrôlé ?

Berith Yakitenge