RDC : Katumbi, Fayulu, Sesanga et Matata disent "non" aux journées portes ouvertes de la CENI qu'ils considèrent comme un semblant de légitimité aux opérations électorales "chaotiques"

CENI journées portes ouvertes
Illustration. Journées portes ouvertes au siège de la CENI

Martin Fayulu de l'Engagement pour la citoyenneté et développement (ECIDE), Moïse Katumbi d’Ensemble pour la République, Matata Ponyo du Leadership et gouvernance pour le développement (LGD) et Delly Sesanga d’Ensemble des volontaires pour le redressement de la RDC (ENVOL), disent non aux journées portes ouvertes initiées par la Commission électorale nationale indépendante depuis le 25 avril dernier jusqu’au 4 mai à son siège à Kinshasa.

Pour ces quatre (4) leaders de l'opposition, la démarche de la CENI vise à donner un " semblant de légitimité " à la structure et aux opérations électorales, selon eux, "chaotiques" menées depuis sa mise en place.

« La CENI, soit elle fait exprès et tente de jeter de la confusion dans l'opinion quant à la compréhension de ce que veut dire "parties prenantes" d'un processus électoral, soit elle persiste dans sa volonté ainsi que son engagement à orchestrer et exécuter le plan de fraude électorale en faveur de Monsieur Félix Antoine Tshisekedi ; les membres actuels de la CENI n'ont pas le droit de brader avec autant de légèreté le processus électoral qui, pour les Congolais, reste la seule voie constitutionnelle pour doter le pays des institutions et des dirigeants légitimes, et lui donner une chance de se développer », disent-ils dans une déclaration ce vendredi 28 avril.

Et de poursuivre :

« La CENI ne peut en aucun cas être transformée en une foire où des visiteurs seraient attendus pour admirer les prouesses de ses membres dans les préparatifs d'organisation évidente d'un chaos électoral. Elle ne peut pas non plus devenir un musée où les œuvres sont protégées par une vitre tellement épaisse que les visiteurs ne peuvent y avoir accès ».

Pour eux, la centrale électorale devrait, par contre et pour raison de transparence, fournir sans détours à l'opinion et à toutes les parties prenantes des éclaircissements sur les points majeurs suivants :

« Le nombre réel des kits électoraux commandés, en précisant, avec la cartographie en appui, combien ont-ils effectivement été placés dans les centres d'inscription ; le contenu exact du cahier des charges de l'appel d'offre sur base duquel la société sud-coréenne, Miru Systems, a gagné le marché ; le nom et les modalités du choix de l'imprimerie qui a produit les cartes d'électeur avec les détails nécessaires autour de la commande ; la publication de la cartographie finale des centres d'inscription par aire opérationnelle et par province, après la clôture des opérations d'identification et d'enrôlement », énumèrent-ils dans cette déclaration.

Et d'ajouter :

« Le rapport dressé par la CENI sur chaque aire opérationnelle après la clôture des opérations d'identification et enrôlement des électeurs, lequel doit être publié en vue de permettre aux parties prenantes et aux observateurs d'être bien fixés;  la décomposition des chiffres bruts de 46.857.697 d'enrôlés par circonscription et par province à afficher sur le site internet de la CENI et dans chaque centre d'enrôlement ; l'indication claire des circonscriptions où l'enrôlement n'a pas eu lieu et celles où les opérations ne se sont pas bien passées ; la production des rapports de tous les cas frauduleux constatés tout au long de l'opération d'identification et enrôlement des électeurs tels que les accidents aux environs de Tshikapa et à Kasumbalesa, la détention des kits électoraux par des simples citoyens, la détention de plusieurs cartes par des individus ainsi que l'enrôlement des mineurs et autres cas ».

A en croire la CENI, l’objectif  de ces journées portes ouvertes est d’informer les parties prenantes de l’évolution du processus électoral en RDC. Elle précise que cette démarche  vise la transparence et l’inclusion pendant cette période consacrée à la finalisation de la consolidation du traitement des données collectées lors des opérations d’actualisation du fichier électoral.

Parmi les invités à ces journées portes ouvertes, il y a notamment les médias, les missions d'observation électorale, les organisations de la société civile, les partis politiques, les confessions religieuses, et les organismes du système des Nations-Unies. D'après la CENI, les ambassadeurs et les organisations non gouvernementales internationales, les membres du gouvernement, du Conseil supérieur de la magistrature, du Sénat, et de l'Assemblée nationale sont également conviés à ces assises.

Clément MUAMBA