Dans le cadre du mois de mars, dédié à la célébration des réalisations des femmes, l’œuvre Gabriella, en collaboration avec le Mouvement International des Étudiants Catholiques (MIEC), a organisé une conférence à l’Université de Kinshasa (Unikin) sur la participation des femmes au processus de paix en République Démocratique du Congo et leur rôle dans la transformation sociale.
L’événement a rassemblé des étudiants, des chercheurs, des activistes et des personnalités engagées dans la lutte pour l’égalité des genres. Il a été ponctué d’un moment de réflexion sur les défis et les avancées concernant la place des femmes dans les processus de paix et de reconstruction de la RDC. L’objectif était de promouvoir une réflexion collective sur la manière dont les femmes peuvent et doivent participer activement à la construction d'une paix durable et à la transformation sociale du pays.
Vicky Kabongo, fondatrice de l’organisation Femmes Sublimées, a ouvert le débat en insistant sur le rôle fondamental que jouent les femmes dans les processus de paix. Selon elle, les femmes, bien souvent perçues comme victimes des conflits armés, sont également des actrices puissantes du changement social. Elle a évoqué les nombreuses initiatives portées par les femmes de terrain, souvent invisibles mais combien essentielles dans la reconstruction des sociétés après les conflits.
Elle a également souligné l’importance de la mise en place de politiques de soutien aux initiatives féminines et de l’inclusion des femmes dans les négociations de paix.
Pour sa part, Monique Mulenda, présidente du Forum Brillez et ambassadrice de la jeunesse africaine, a poursuivi la réflexion en parlant de l'autonomisation des femmes comme un levier incontournable pour la transformation sociale du pays. Elle a évoqué la nécessité d'une véritable politique de formation et de renforcement des capacités des femmes afin qu'elles puissent être pleinement actrices du changement.
Elle a également mis en avant les expériences positives d’autres pays africains où l’implication des femmes dans les processus de paix a mené à des sociétés plus stables et plus prospères. Elle a encouragé les femmes congolaises à s’unir et à revendiquer leur place au sein des négociations de paix.
Au-delà des différentes prise de parole , plusieurs témoignages ont été partagés par des participantes ayant vécu des situations de guerre, de violence, et de reconstruction. Ces récits ont mis en lumière le courage et la résilience des femmes congolaises, qui, malgré les épreuves, continuent de se battre pour un avenir meilleur pour leurs enfants et leurs communautés.
Cependant, malgré les progrès réalisés, de nombreux obstacles demeurent. En RDC, la violence à l’égard des femmes reste un fléau. Le pays est également en proie à des conflits armés depuis plusieurs décennies, ce qui fragilise davantage la participation féminine à la vie publique et politique. De plus, les stéréotypes de genre et les normes sociales qui cantonnent encore les femmes à des rôles traditionnels continuent de limiter leurs opportunités d’implication dans les processus de paix.
Les intervenantes ont ainsi souligné qu’il est essentiel de renforcer l’engagement politique des femmes et de créer un environnement propice à leur pleine participation. Cela inclut des réformes législatives pour garantir une meilleure représentation des femmes dans les instances de prise de décision, mais aussi la lutte contre les violences faites aux femmes, qui reste un obstacle majeur à leur autonomie.
La conférence s’est clôturée sur l’appel à la solidarité féminine et à l’unité. La paix durable, selon Vicky Kabongo et Monique Mulenda, intervenantes du jour, ne peut être atteinte sans un engagement commun des femmes et des hommes, des autorités et des sociétés civiles. Les participantes ont été invitées à poursuivre la lutte pour une plus grande reconnaissance du rôle des femmes dans les processus de paix et à prendre part activement aux discussions sur l’avenir de la RDC.
Nancy Clémence Tshimueneka