Les députés nationaux comptent faire entendre leurs voix et prendront également part à la prochaine réunion des ministres de la Défense de l'EAC en vue de statuer sur l'avenir de cette force militaire sur le territoire congolais. Le député national Bertin Mubonzi Murhomulume l'a fait savoir de son intervention à la plénière soutenant la motion d'ordre de son collègue André Tambwe en vue d'adopter sans débat le projet de loi portant prorogation de l'état de siège en Ituri et au Nord-Kivu.
L'élu de Lukunga dans la ville province de Kinshasa et président de la Commission Défense et Sécurité estime que certains de ses collègues n'ont pas toujours la vraie information sur la situation sécuritaire dans la partie Est de la République Démocratique du Congo.
"Je suis pour la motion de notre collègue et j'en appelle à dépassionner le débat. J'ai suivi ici le collègue Kasekwa dire, il a évoqué beaucoup de choses pour lesquelles malheureusement je réalise qu'il n'a pas suffisamment d'informations là dessus lorsqu'il avait prétendu que le Président de la Chambre avait bloqué une mission parlementaire pendant que la mission était déjà en cours donc je pense que de manière responsable nous devons d'abord nous informer avant de faire certaines allégations, je reste convaincu personnellement par rapport à beaucoup d'éléments que nous avons et la situation telle qu'elle se déroule sur terrain, évidemment il y a d'autres aspects nous avons un nouveau ministre de la Défense qui est arrivée, nous avons l'évaluation de l'EAC qui est entrain d'être préparer et vous savez tout ce qui tourne autour de cette affaire et nous sommes tout à fait d'accord que c'est quelque chose qu'il faut clarifier très rapidement et je remercie d'ailleurs le président de l'Assemblée nationale parce qu'il a décidé que certains collègues puissent participer à cette réunion qui va se tenir pour l'évaluation du mandat de l'EAC" a-t-il déclaré lors de la plénière tenue jeudi 27 avril 2023 au Palais du Peuple.
Pour cet élu de l'Union pour la Nation Congolaise de Vital Kamerhe, l'état de siège depuis sa proclamation a apporté également des résultats positifs bien qu'il reste encore de choses à faire pour la montée en puissance des Forces Armées de la République Démocratique du Congo.
"Aujourd'hui, l'état de siège nous permis au-delà de tous les résultats positifs de ressortir les velléités de nos voisins et je crois que ces velléités aujourd'hui ont été mises à nues et je voudrais ici rappeler que et c'est important de savoir Honorable Kasekwa la réforme du secteur de sécurité dont vous parlez il y a grand travail qui est entrain d'être fait et à ce jour les choses évoluent au niveau de la Présidence de la République Ensemble avec tous les autres partenaires, donc il y a un travail de fond qui se fait et je pense que compte tenu de la situation que nous traversons, compte tenu de la réalité sur terrain ça ne sert à rien d'aller dans le fond avec un débat autour de l'état de siège, nous devons nous assumer et nous assumer voudrait dire travailler de manière à ce que nous puissions nous rassurer de la montée en puissance de notre armée parce que seule notre armée va nous aider à terminer cette guerre et nous sommes entrain d'y travailler et je sollicite que nous puissions voter sans débat",a ajouté Bertin Mubonzi, député national.
En fin de compte, les députés nationaux avaient adopté sans débat le projet de loi portant prorogation de l'état de siège dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu sans débat comme suggéré par motion d'ordre André Tambwe. Cette mesure d'exception va totaliser deux ans au mois de mai 2023. Sur terrain, d'aucuns estiment qu'elle n'a pas apporté des résultats probants et qu'il faut la lever.
Au Nord-Kivu, la situation s'est détériorée davantage malgré l'état de siège. L'on redoute la présence des rebelles du M23 qui se déguisaient en civils et se camouflent parmi la population. Alors que la force régionale de l'EAC, censée contrôler les zones libérées par le M23 parle de retrait progressif, les autorités congolaises elles ont qualifié de « simulacre » le retrait des combattants du M23 des entités qu'ils occupaient dans les territoires de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo.
Clément MUAMBA