Interrogé sur ce qu'il pense de l'audit externe du fichier électoral par une organisation telle que l'organisation internationale de la Francophonie, le premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge estime que le pouvoir de l'éligibilité de l'organisation qui doit se faire ce travail revient à la Commission Électorale Nationale Indépendante, institution organisatrice des élections en RDC.
Toutefois, Sama Lukonde Kyenge estime que lors du choix, la Commission Électorale Nationale Indépendante tiendra compte de la notion de la souveraineté de la République Démocratique du Congo.
"Vous demandez si par souveraineté, nous allons accepter que ce fichier soit audité par l'OIF ou pas ? Rappelez vous d'abord qu'au moment où le processus commence, la CENI fait appel à tous les témoins, elle veut que tout le monde puisse voir le travail qu'elle fait, que ça soit les acteurs pro pouvoir, que ça soit les acteurs de l'opposition, que ça soit la société civile, que ça soit les organismes internationaux, ils ont le droit de venir et nous accompagner mais à la fin selon la demande qui est faite par ses différents acteurs parce-que rappelez vous justement même pour les élections passées toute la demande qui avait été faite sur l'audit du fichier, il n'y avait pas que l'OIF, il y avait plusieurs organismes qui étaient là et la CENI décide de l'éligibilité de l'organisme qui peut venir auditer son fichier", a indiqué Sama Lukonde Kyenge mercredi 26 Avril 2023 lors d'une émission consacrée à l'an 2 de son gouvernement.
Et de poursuivre :
"Ici, nous avons deux organes séparés (NDLR : Gouvernement - CENI), moi je pense que tout ce qui sera mis en avant au moment de cette question sera notre souveraineté parce que nous sommes souverains et nous déciderons quel est l'acteur qui peut venir auditer où pas. La CENI qui a toute la responsabilité de donner une réponse en toute indépendance à cette question qui lui sera posée, tiendra compte de cette souveraineté, j'en suis convaincu".
Une délégation de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), conduite par son représentant pour l'Afrique centrale, Alphonse Wéguena, a été reçue lundi 24 avril par le président de la Commission électorale nationale indépendante Dénis Kadima. La mission séjourne à Kinshasa à la demande de la CENI.
La CENI et l'OIF ont toujours collaboré dans le cadre électoral. L’OIF avait, du 6 au 25 mai 2018, audité le fichier électoral de la CENI par une analyse qualitative et quantitative des données en vue d’identifier ses forces et faiblesses.
Pour ce cycle électoral, la CENI n’a pas encore officiellement sollicité l’expertise de l’OIF pour l’audit du fichier électoral. Ce contact en cours devrait aboutir à cette fin. Actuellement, la CENI est en phase de nettoyage du fichier électoral et la consolidation des données. Le calendrier électoral prévoit un audit externe du fichier du 15 au 20 mai, soit cinq jours.
Clément MUAMBA