JNE 2023: pour Francine Muyumba, la gratuité de l'enseignement ne sera bénéfique pour les familles que si le Gouvernement repart sur une planification politique et budgétaire

Photo d'illustration
La sénatrice Francine Muyumba pose avec les étudiants de l'ISP-Gombe après la conférence débat sur la journée nationale de l'enseignement

La République démocratique du Congo a célébré vendredi 28 avril 2023 la Journée nationale de l'enseignement (JNE 2023). 

Pour la sénatrice Francine, il ne fait aucun doute que la disposition de la gratuité de l'enseignement est une bonne chose mais estime que sa mise en œuvre n'a pas été suffisamment planifiée que ce soit sur le plan politique que sur le plan budgétaire pour qu'elle soit bénéfique aux familles en difficulté.

 « cette gratuité de l’enseignement n’a pas été bien planifiée et bien pensée», a-t-elle déclaré lors d'une conférence organisée par les étudiants de l'ISP-Gombe à l'occasion de la Journée nationale de l'enseignement.

Pour que la gratuité de l'enseignement soit une totale réussite en République démocratique du Congo, le gouvernement doit repartir sur de bonnes bases en faisant une bonne planification à tous les niveaux.

« L’avènement de la gratuité d’enseignement de base pourrait soulager les familles en difficulté, les familles pauvres en général mais il se pose un problème de mauvaise planification politique ainsi que budgétaire pour atteindre les objectifs. Ce qui conduit à des grèves et à des mécontentements des enseignants. Cette réalité interroge chaque jour la survivance de la gratuité. Je dis toujours que cette gratuité de l’enseignement n’a pas été bien planifiée et bien pensée. C’est mon avis personnel et je pense que le Gouvernement doit se ressaisir et repartir sur de bonnes bases », a ajouté Francine Muyumba.

Et de poursuivre :

« Pour moi, afin d’éviter des grèves et mécontentements, le gouvernement doit penser à une allocation directe des fonds aux établissements scolaires via un mécanisme de financement tenant compte de leurs besoins spécifiques et intégrant des incitations à la performance, le transfert direct des fonds devrait renforcer sensiblement la responsabilité des établissements et augmenter le montant de dépenses par élève…Aujourd’hui, nous ne pouvons pas seulement nous contenter de la gratuité mais plutôt de la qualité de l’enseignement. Et c’est qui plus important », a ajouté Francine Muyumba.

L'élue des élus du Tanganyika a aussi interpellé le Parlement en général et le Sénat en particulier sur son rôle à jouer en tant qu'autorité budgétaire.

" Nous avons un rôle à jouer parce que c’est nous l’autorité budgétaire. C’est nous les parlementaires qui devons veiller à ce que le budget de l’État puisse prendre en compte l’investissement qu’il faut pour le secteur de l’éducation. Donc à part le rôle qu’a le gouvernement, le parlement a aussi un rôle majeur à jouer…Nous avons tous cette responsabilité y compris nous parlementaires. Nous devons appeler le gouvernement pour évaluer l’effectivité de la gratuité de l’enseignement», a-t-elle conclu.

La République démocratique du Congo (RDC) s’est engagée, depuis 2019, à rendre effective la gratuité de l’enseignement primaire sur toute l’étendue du territoire national. Cette réforme trouve son fondement dans l’article 43 de la Constitution de 2006, qui impose à l’État de prendre en charge les frais de scolarité de l’éducation de base dans les établissements publics. Ces frais ont été initialement introduits dans les années 1980 pour couvrir les salaires des enseignants et les coûts de fonctionnement des écoles, à la suite d’une réduction drastique du financement public de l’éducation et de grèves successives des enseignants.