Des doutes persistent encore dans l'environnement sociopolitique congolais quant à la capacité du gouvernement à doter la CENI des ressources financières nécessaires pour tenir le respect du calendrier électoral. C’est ce que pense par exemple l'ancien premier ministre Adolphe Muzito qui a échangé lundi dernier avec le président de la CENI Dénis Kadima sur notamment le financement des élections.
La CENI attend du gouvernement cette année, près de 500 millions USD pour parachever les différentes étapes de son calendrier d'ici décembre 2023. Le gouvernement se montre toujours optimiste quant à sa capacité à répondre favorablement aux demandes de la CENI. Il n’y a pas de difficulté financière qui puisse retarder la tenue des élections, a indiqué le porte-parole du gouvernement.
"Depuis le début du processus électoral, il y a des craintes, des inquiétudes sur le financement. Nous avons un mécanisme de préfinancement ou des provisions. Que la CENI ait des inquiétudes parce qu'il n'y a pas eu financement dans des délais qui ont été donnés, il faut comprendre le contexte dans lequel nous sommes. Nous sommes en programme avec le FMI, il faut tenir les équilibres, nous avons la guerre qu'il faut financer, nous avons la situation humanitaire qui est celle qu'il faut gérer, nous avons d'autres besoins impérieux du pays auxquels il faut répondre en même temps", a fait savoir Patrick Muyaya au cours d’un briefing avec la presse ce mardi 4 juillet.
Pour lui, "ceux qui pensent qu'il y aura un problème de financement qui justifie le report des élections doivent commencer à relativiser leurs calculs".
"Depuis le début du processus, il y avait cette crainte de financement mais les rendez-vous ont été tenus, comptez sur nous pour que le rendez-vous principal qui est attendu en décembre 2023 puisse être tenu, le gouvernement s'y attelle", a rassuré Patrick Muyaya.
Pendant ce temps, le train électoral ne s’arrête pas malgré les risques sécuritaires et financiers évoqués par la centrale électorale. Les Bureaux de réception et de traitement des candidatures (BRTC) ouverts le 26 juin dernier continuent de recevoir les dossiers de candidature pour la députation nationale. Après cette étape, il y aura réception des candidatures des députés provinciaux jusqu'à l'élection présidentielle.
Ces opérations sont programmées conformément au calendrier électoral 2023-2024 rendu public le 26 novembre 2022, dont les grandes opérations sont, normalement, la constitution du fichier électoral, l’opération de réception et de traitement des candidatures aux scrutins directs, l’organisation des scrutins directs et indirects, l’élection des gouverneurs ainsi que celle des sénateurs.
Clément MUAMBA