Le gouvernement considère que les récentes mesures prises pour faire face à la dépréciation de la monnaie nationale vis-à-vis du dollar américain ont commencé à donner des résultats positifs, et cela se constate déjà sur le marché, selon le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya. À l'en croire, ces mesures permettront de booster et changer le fonctionnement du paysage financier du pays.
"Il y a déjà les retombées des mesures qui ont été prises par le gouvernement à l'issue de la réunion d'urgence présidée par le Président de la République sur la situation du franc congolais, le taux devrait se maintenir ou encore continuer de baisser. Sur ce qui se passe, c'est plus que des mesures ordinaires, c'est plus que les interventions de la Banque Centrale du Congo sur le marché de change, c'est surtout la correction des règles du jeu qui a entraîné cette baisse. Nous avons corsé la politique de réserve obligatoire des banques auprès de la Banque Centrale du Congo qui a pour effet de stériliser une partie de leur dépôt en Franc Congolais, avec l'autre mesure exigeant le paiement de l'impôt exclusivement en Franc Congolais qui coïncide avec l'échéance fiscale", a indiqué Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement.
Et de poursuivre : "Il n'y a plus de paiement en cash, tous les paiements se font à travers le virement bancaire et dans les banques, il y a une contrainte: vous ne pouvez pas sortir 10.000 USD par jour. Donc il faut considérer que ce qui a été fait, a été fait pour résorber une situation mais aussi pour changer radicalement le secteur financier en République Démocratique du Congo".
Le porte-parole rejette les allégations selon lesquelles le gouvernement aurait gelé la paie des fonctionnaires pour permettre l'injection de devise sur le marché.
"Il y a un processus qui a commencé pour le contrôle du fichier général de paie, on parle de la maîtrise des effectifs depuis bien longtemps c'est un processus qui se fait autour du ministre de la Fonction publique mais aussi autour de l'IGF (Inspection Générale des Finances). Ne nous reprochez pas de poser des actes qui nous permettront non seulement de maîtriser les effectifs des fonctionnaires et agents publics de l'État mais aussi les gens qui vont nous permettre d'améliorer leurs vies parce que c'est cela l'objectif", a-t-il fait savoir.
Depuis le week-end dernier, le dollar a chuté sur le marché. Alors que 1 dollar équivalait à 2 500 FC voire 2 600 FC, le taux a été revu à 2 200 FC ou 2 100 FC pour 1 dollar.
Face à l'évolution inquiétante et persistante de fluctuation du taux de change du franc congolais par rapport aux devises étrangères et ses conséquences sur le pouvoir d'achat de la population, le président Félix Tshisekedi est revenu sur les conclusions de la réunion de crise présidée à ce propos le lundi 17 juillet 2023. Pour apporter une solution efficace à cette situation décriée par l'ensemble de la population, le Chef de l'État a décidé de mettre à contribution l'Inspection Générale des Finances (IGF) aux côtés du gouvernement pour faire respecter les décisions prises en vue de stabiliser la monnaie locale. Parmi ces mesures, a-t-il rappelé, Il y a notamment :
• La poursuite par la Banque Centrale du Congo des interventions vigoureuses et régulière sur le marché de change en mettant à la disposition de celui-ci les devises étrangères prélever notamment sur les réserves de change ;
• La gestion rigoureuse des Finances Publiques par notamment la limitation des dépenses publiques à celles qui sont prioritaires et essentielles en privilégiant la procédure normale de la chaîne de la dépense publique ;
• L'interdiction du paiement des dépenses publiques en espèce au guichet de la Banque Centrale du Congo ;
• L'encadrement par le secteur bancaire des opérations de change effectuées par les bureaux de change qui doivent être compatible avec leurs capacités réelles ;
• Le renforcement des mesures de rapatriement des devises et la concertation entre la Banque Centrale du Congo et les opérateurs du secteur minier pour le rachat éventuel d'une quotité de devise ainsi rapatriée ;
• La retenue immédiate et à la source par le Trésor public de la TVA pour les fournisseurs et prestataires de l'État lors de paiement de leurs factures ;
• L'encadrement de la taxation d'office des entreprises n'ayant pas fait leurs déclarations fiscales par le ministre des Finances assisté par l'Inspection Générale des Finances ;
• Le paiement de tous les impôts, taxes, droits et redevances dûs à l'État en Franc Congolais.
Clément MUAMBA