L'Armée Nationale Sud-Africaine (SAND) a pris la décision de rappeler ses soldats déployés dans le cadre de la Mission de stabilisation des Nations Unies en République Démocratique du Congo (MONUSCO) en raison d'accusations graves de mauvaise conduite, telles qu'elles ont été rapportées dans un récent rapport des Nations Unies.
Selon le rapport de l'ONU, huit soldats de la SAND, déployés à Beni, dans la province du Nord-Kivu, ont été appréhendés par la Police Militaire des Nations Unies (UN MP) le dimanche 1er octobre 2023. Ils étaient accusés d'avoir enfreint le couvre-feu ainsi que d'autres règlements liés à l'exploitation sexuelle et aux abus.
La décision du rappel des soldats par la SAND est liée aux allégations de mauvaise conduite et aux infractions rapportées dans le cadre de cette affaire. La SAND a également exprimé des préoccupations quant à la manière dont la MONUSCO a géré cette situation, affirmant que la procédure de signalement n'a pas été correctement suivie. Conformément à la Procédure Opérationnelle Standard pour tous les pays contributeurs de troupes, la SAND affirme que l'Afrique du Sud aurait dû être informée de ces accusations de manière appropriée, ce qui n'a pas été le cas.
La SAND a décidé de rappeler les soldats impliqués en Afrique du Sud, où ils devront répondre de ces allégations et rendre compte des événements qui se sont produits le dimanche 1er octobre 2023 à Beni. De plus, des enquêteurs nationaux ont été dépêchés dans la zone de déploiement de la MONUSCO pour mener une enquête formelle. La SAND a indiqué qu'elle prendrait position sur cette affaire à la fin de l'enquête.
De son côté, la MONUSCO a confirmé les mesures prises par la SAND tout en s'abstenant de fournir des informations détaillées sur les allégations spécifiques. La mission de l'ONU dans un communiqué publié quelques jours plus tôt a souligné qu'elle avait mis en place des mesures pour garantir le respect des valeurs et des normes de conduite des Nations Unies dans toutes ses zones de déploiement.
Parallèlement, le Bureau des Services de Contrôle Interne a été chargé d'enquêter sur cette affaire. Conformément à la politique de tolérance zéro du Secrétaire général des Nations Unies concernant l’exploitation et les abus sexuels, ainsi que d'autres formes graves de mauvaise conduite, des mesures conservatoires ont été prises, notamment la suspension, la détention et le confinement des Casques bleus impliqués. Ces mesures resteront en vigueur en attendant de plus amples informations et le résultat d'une enquête plus approfondie.
La MONUSCO a fermement condamné de tels comportements, les qualifiant d'incompatibles avec les normes éthiques attendues du personnel des Nations Unies. La mission s'est engagée à assurer le respect des normes de conduite les plus strictes pour l'ensemble de son personnel, tout en protégeant les droits et la dignité des victimes potentielles.