Élections en RDC : À Goma, le top départ de la campagne malgré une situation sécuritaire fragile

Ce dimanche 19 novembre 2023 a marqué le début officiel de la campagne électorale en République Démocratique du Congo, instaurant un mouvement frénétique dans la ville de Goma, dans la province du Nord-Kivu, malgré les défis sécuritaires omniprésents.

Dans les premières heures de la matinée, les rues étaient déjà occupées par les équipes des candidats députés, qui plaçaient affiches et photos dès minuit. Au petit jour, les panneaux publicitaires se sont parés des effigies des candidats, une vision commune pour les habitants, notamment ceux de Himbi, réveillés par la présence d'affiches devant leurs portails.

Au rond-point Signers, les statuettes ornant la beauté de la région du Nord-Kivu se sont retrouvées enveloppées d'affiches électorales, témoignant d'une ambiance résolument électorale dans la ville.

Dans une diversité de stratégies, certains candidats ont organisé des activités variées. Muhindo Nzangi de l'Union Sacrée a choisi La Tribune de l'ONC pour le lancement officiel de sa campagne, tandis que Johnson Ishara du Parti LGD a opté pour une émission radio en direct sur une chaîne locale de Goma.

Certaines équipes ont initié des caravanes motorisées pour annoncer le début de leur campagne, inondant la ville de couleurs et de slogans électoraux. Cependant, des observations soulignent une faible représentation des femmes sur les affiches, concentrées dans une seule partie de la ville, contrairement aux autres secteurs.

En amont de ce lancement électoral, le gouverneur militaire ad interim, le général Chirimwami, a exhorté les candidats au respect strict des lois électorales et du code de conduite de la CENI, appelant également les services de sécurité à assurer la sécurité des candidats pour une campagne apaisée.

Pourtant, cette effervescence électorale survient dans un contexte de tensions sécuritaires. Le Nord-Kivu est le théâtre de plusieurs conflits, notamment avec les ADF dans le Grand Nord et les rebelles du M23 dans d'autres régions. Deux territoires sous occupation du M23 ne pourront pas participer au vote simultanément avec le reste du pays.

Lors de discussions récentes entre le président de la CENI et les candidats présidentiels, des incertitudes persistent quant à la tenue des élections dans trois territoires, notamment Rutshuru, Masisi au Nord-Kivu et Kwamouth dans le Maindombe.

Située à proximité des zones de combat entre l'armée et les rebelles, la ville de Goma appelle à une plus grande responsabilité, enjoignant les candidats à éviter tout discours de haine, de xénophobie ou de subversion sous peine de poursuites judiciaires.

Yvonne Kapinga, à Goma