Tensions politiques en RDC : Peter Kazadi durcit le ton contre le FCC, la famille politique de Joseph Kabila réagit

Vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur, de la Sécurité et des Affaires coutumières, Peter Kazadi Kankonde
Vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur, de la Sécurité et des Affaires coutumières, Peter Kazadi Kankonde

Le paysage politique de la République Démocratique du Congo (RDC) s'embrase à nouveau à la suite des déclarations musclées du Vice-Premier Ministre et ministre de l'Intérieur, de la Sécurité et des Affaires Coutumières, Peter Kazadi. Ce dernier a vertement critiqué le Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila, alléguant des menaces internes et externes.

"Nous avons pris toutes les dispositions pour que la paix règne face à certaines menaces internes et externes. En interne, nous avons des acteurs majeurs qui sont en collusion avec des ennemis extérieurs. En interne, il y a également des acteurs qui sont en connexion et qui veulent semer des troubles en incitant la population à poser des actes d’incivisme. Pour cette raison, en tant que gouvernement, nous avons pris toutes les mesures : l’armée est en alerte maximale, de même que la police, pour faire face à tous les débordements. J'insiste, tout débordement. Nous n’allons pas établir un état martial, mais nous allons essayer d'être les plus fermes possible pour parer à tout débordement, d’où qu’ils viennent", a prévenu Peter Kazadi lors de son intervention mardi 26 décembre 2023.

Ces déclarations font suite aux critiques formulées par des membres du FCC, réclamant le retour à l'ordre constitutionnel, contestant ainsi le processus électoral en cours et accusant le gouvernement actuel de Félix Tshisekedi de dérives autoritaires.

La sénatrice Francine Muyumba, cadre du FCC, a réagi en soulignant l'importance du droit à la libre expression politique. Elle rappelle le passé politique de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), parti actuellement au pouvoir, soulignant que même en 2006, lorsqu'ils avaient boycotté le processus électoral, ils ne s'étaient pas tus.

« Lorsque le Vice-premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Monsieur Peter Kazadi demande au FCC de se taire parce que n’ayant pas pris part au processus électoral, à juste titre d’ailleurs et tout le monde le constate aujourd’hui, c’est comme s’il escamotait toute une page de l’histoire de notre pays », a-t-elle déclaré.

Répondant à ces critiques, Félix Momat, cadre du FCC, a questionné le silence imposé à ceux qui ont organisé un "simulacre électoral" exposant le pays à une "risée planétaire". Il a appelé à l'humilité de la part du Vice-Premier Ministre.

Marie-Ange Mushobekwa, ancienne ministre des Droits humains et cadre du FCC, a quant à elle défendu la diversité des opinions au sein de la politique congolaise. Elle a souligné les différences fondamentales entre le FCC et le parti au pouvoir, affirmant que le FCC ne cherchait pas à copier l'opposition actuelle, mais plutôt à rester fidèle à ses principes.

La tension persiste alors que le pays attend les résultats définitifs des élections, tandis que des appels à l'annulation et à la réorganisation du processus électoral se multiplient au sein de l'opposition et de la société civile.