SADC-EAC : "en cas de non-respect des engagements, le Royaume-Uni n’exclut pas d’aller jusqu’aux sanctions contre l’agresseur de la RDC" ministre britannique des Affaires Étrangères après échange avec Félix Tshisekedi

Les Chefs d'Etat et de gouvernement de la SADC et de l'EAC
Les Chefs d'Etat et de gouvernement de la SADC et de l'EAC

Le Chef de l'État Félix-Antoine Tshisekedi a reçu ce samedi 22 février 2025 à la Cité de l’Union Africaine le ministre britannique des Affaires Étrangères, du Commonwealth et du développement David Lindon Lammy. Selon la cellule de communication de la Présidence de la République, le chef de la diplomatie britannique est venu exprimer  de vive voix au chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi, tout le soutien diplomatique que ce pays apporte à la République démocratique du Congo (RDC) en ce moment où sa souveraineté et son intégrité territoriale sont mises à mal par le Rwanda via la rébellion du M23.

"Pendant près de deux heures, le Président de la RDC et le chef de la diplomatie britannique ont passé en revue la situation sécuritaire et humanitaire dramatique dans le Nord et Sud Kivu. Monsieur David Lamy a réitéré la position ferme de son pays et se dit prêt à appuyer sur tous les leviers diplomatiques en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies pour veiller à l’application effective des engagements pris par toutes les parties au dernier sommet de Dar-es-Salam. En cas de non-respect, le Royaume uni n’exclut pas d’aller jusqu’aux sanctions contre l’agresseur de la RDC", rapporte la cellule de communication de Félix Tshisekedi.

Devant le Conseil de sécurité, au G20 ou au encore au sein du groupe de contact international pour la région des Grands lacs, rappelle le cabinet de Félix Tshisekedi, le Royaume uni a choisi de rester aux côtés de la République démocratique du Congo et de son peuple. Pour lui, l’intégrité et la souveraineté de la RDC doivent être sauvegardées.

Pour sa part, poursuit la source citée, le Chef de l’État Félix Tshisekedi a remercié son interlocuteur pour le plaidoyer en faveur du respect de la charte des Nations unies. Le Président Tshisekedi a fait savoir que son pays, la RDC, a toujours privilégié la voie diplomatique pour une paix durable.

"C’est pourquoi il reste  favorable à une résolution du conflit par le dialogue dans le seul cadre des Processus de Luanda et Nairobi mixés. Devant le drame humanitaire et en réponse à la sollicitation du Président de la République, le Royaume Uni a promis une aide substantielle aux populations meurtries et contraints à l’errance par les forces d’occupation", ajoute la cellule de communication.

Depuis l’invasion de Goma par les forces coalisées RDF/ M23, le Royaume  uni est parmi les premiers pays qui ont clairement condamné cette occupation illégale et sa position est restée constante. Dans toutes ses prises de positions publiques et dans différents échanges téléphoniques, la monarchie britannique continue de faire valoir le principe de l’intangibilité des frontières et ne cesse d’appeler au retrait pur et simple des troupes rwandaises du territoire congolais.

À l’issue du Sommet conjoint EAC-SADC organisé à Dar-es-Salam, en Tanzanie, sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, les Chefs d’État  et de gouvernement de deux blocs sous-régionaux avaient pris une série d’importantes décisions  avec effet immédiat qui répondent à l’urgence humanitaire, au besoin pressant d’une désescalade et aux attentes de Kinshasa pour venir en aide aux populations meurtries de Goma, au Nord-Kivu.

Le Sommet a notamment décidé  de la cessation des hostilités et d’un cessez-le feu immédiat et sans  conditions auxquels les partis étatiques et non étatiques sont tenues, la réouverture de l'aéroport de Goma et des principales voies d'approvisionnement terrestres et lacustres permettant l'acheminement de l'aide humanitaire ainsi que le rapatriement des militaires décédés et de l’évacuation des blessés.

D’autres décisions découlant de cette rencontre concernent l’élaboration d'un plan de sécurisation de la ville de Goma et des zones environnantes, la rencontre des Chefs d’État-major des armées de l’EAC et de la SADC dans 5 jours  pour vérifier l’application et la mise en œuvre des décisions prises, le renforcement de la coordination et la complémentarité structurelle des Processus de Nairobi et de Luanda ainsi que l’ajout  des facilitateurs venant même d’autres régions d’Afrique pour aider à la fusion des deux Processus.

Malgré les interpellations de la communauté internationale et des organisations régionales, la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda poursuit son avancée dans la province du Sud-Kivu aggravant la crise sécuritaire et humanitaire dans l'Est de la République Démocratique du Congo. Les résolutions issues du sommet conjoint SADC-EAC ne sont pas toujours mises en œuvre près de deux semaines après les assises de Dar-es-Salaam en Tanzanie.

Clément MUAMBA