Le président de la Commission Électorale Nationale Indépendante, Dénis Kadima Kazadi, a remercié les congolais qui ont contribué dans les dénonciations ayant conduites à la décision d'annuler les élections législatives nationales et provinciales à Yakoma (Nord Ubangi) et Masimanimba (Kwilu) mais aussi à l’annulation des suffrages des 82 candidats aux législatives nationales, provinciales et municipales. À l'en croire, l'action de son institution ne constitue pas une chasse à la sorcière mais elle est conforme à son plan stratégique adopté lors de l'arrivée de la nouvelle équipe à la tête de la CENI.
« C'est ici l'occasion de remercier les électrices et électeurs congolais pour avoir dûment documenter ces irrégularités notamment grâce à la non coupure de l’internet contrairement aux processus électoraux passés. Cette action de la CENI n'est nullement une chasse à la sorcière mais elle s'inscrit dans la ligne droite de son plan stratégique qui est principalement celui de s'aligner sur les standards électoraux internationaux. La CENI assume pleinement la démarche qui a été la sienne, de documenter les irrégularités afin de garantir la transparence et l'intégrité des élections organisées le 20 décembre 2023. Elle annonce donc des sanctions exemplaires à l'égard de son personnel qui a participé aux cas de fraudes », a déclaré Dénis Kadima Kazadi dans son discours à l'occasion de la publication des résultats provisoires des élections législatives nationales.
Cette publication était initialement prévue pour le 03 janvier dernier et celà conformément au calendrier électoral de la CENI mais elle n'avait pas eu lieu. Pour Denis Kadima Kazadi, c'était important de sanctionner afin de protéger et de restaurer la voix de l'électeur congolais confrontée au gangstérisme électoral.
« Face aux irrégularités constatées et soulevées par la clameur publique, la CENI ne pouvait rester indifférente, elle se devait d'accorder une attention particulière afin de desceller tous les cas de fraude et d'abus. Telle est la raison du report de la publication de ces résultats. L'attente a pu paraître longue mais la CENI se devait de protéger et de restaurer la voix de l'électeur congolais confrontée au gangstérisme électoral. Conformément à son rôle lui attribuée par la constitution de la RDC, la loi électorale et sa loi organique qui est d'organiser tout processus électoral et d'en assurer la régularité, la CENI s'est faite un devoir de ne pas prendre en compte dans son comptage ceux des suffrages acquis abusivement par certains candidats », a annoncé Dénis Kadima Kazadi.
La commission d'enquête mise en place par la Ceni pour examiner les actes frauduleux commis par certains candidats pendant le déroulement des élections du 20 décembre dernier a dévoilé, vendredi 5 janvier, ses premières conclusions. Quatre vingt deux (82) candidats sont impliqués sur l’ensemble de la République. Ils ont été invalidés avant la publication des résultats provisoires. Patricia Nseya, rapporteure de la CENI, a communiqué cette liste assortie des motifs ayant conduit à cette décision prise à l'encontre de chacun des candidats concernés. Fraude, corruption, détention illégale des DEV, vandalisme des matériels électoraux et intimidation des agents électoraux sont les principaux griefs retenus contre ces candidats.
Plusieurs irrégularités et fraudes sont dénoncées lors des élections présidentielles, législatives nationales et provinciales ainsi que celle des conseillers municipaux prévues le 20 décembre mais qui se sont étendues jusqu'au 27 décembre 2023. En dépit de cette situation, les principaux candidats de l'opposition dont Moïse Katumbi et Martin Fayulu n'ont pas saisi la Cour constitutionnelle qu'ils considèrent comme inféodée au pouvoir.
Les candidats invalidés aux élections législatives et locales du 20 décembre dernier n'ont pas pû trouver gain de cause auprès du Conseil d'État qu'ils avaient saisi pour obtenir l'annulation de la décision de la CENI. Le Conseil d’Etat a affirmé que la procédure des référés n’est pas prévue en matière électorale mais uniquement contre les décisions administratives. Avec la publication des résultats provisoires des élections législatives nationales, ces différents candidats envisagent de saisir cette fois-ci la Cour constitutionnelle.
Clément MUAMBA