Dans le dernier podcast "Po Na GEC" de l'Institut Congolais de Recherche sur la Politique, la Gouvernance et la Violence (EBUTELI), Jason Stearns, directeur du Groupe d'étude sur le Congo (GEC), a livré une analyse approfondie des élections récemment tenues en République démocratique du Congo (RDC).
Interrogé sur la crédibilité du processus électoral et ses principaux résultats, Stearns a souligné des aspects positifs tels que l'absence de coupure d'Internet, une relative liberté pour les candidats de tenir des meetings pendant la campagne, et la publication détaillée des résultats par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Cependant, il a également pointé du doigt des lacunes logistiques, des irrégularités et des allégations graves de fraude, en particulier dans certaines régions du pays. Il a noté que la confusion logistique, y compris le retard dans le déploiement du matériel de vote, a entraîné une faible participation, avec seulement 43 % des électeurs inscrits ayant voté, le taux le plus bas jamais enregistré.
Stearns a souligné que malgré le désordre, une grande partie de la légitimité du processus dépendra probablement des résultats finaux, ajoutant que cette fois-ci, les Églises catholique et protestante ont affirmé qu'un candidat s'était clairement démarqué avec plus de la moitié des voix.
Concernant les élections simultanées pour l'Assemblée nationale, les assemblées provinciales et les conseils communaux, les résultats n'ont pas encore été publiés, mais des allégations de fraude ont déjà émergé. Stearns a souligné l'importance de la rigueur judiciaire dans le traitement de ces allégations pour garantir la légitimité des résultats.
En conclusion, il a noté que plus d'un milliard de dollars ont été dépensés pour un processus électoral chaotique, mettant en lumière la politisation de la commission électorale et des tribunaux, ainsi que le besoin urgent de corriger ces défauts pour préserver la légitimité de la démocratie en RDC.