La plateforme de la société civile Agir pour des Élections Transparentes et Apaisées (AETA) a tenu le 6 et 7 mars, un atelier consacré à l'analyse et à l'évaluation mi-parcours du processus électoral en RDC. Pour ce qui concerne les élections présidentielle, législatives provinciales et nationales, et les municipales, cette organisation note l'insuffisance de planification électorale stratégique “qui a occasionné un désordre dans l'organisation”.
" Tout ce que l'on déplore sur la mauvaise qualité des scrutins du 20 décembre 2023 est, dans une large mesure, le fait d'une mauvaise planification : l'insuffisance de planification électorale stratégique, sous-tendue par une vision claire, a occasionné un désordre dans l'organisation du processus électoral en cours. Tout a donné l'impression d'improvisation parce que la CENI a semblé naviguer à vue. Le calendrier électoral est incohérent, incomplet et irréaliste car il contient la réserve liée à l'insécurité dans certains territoires de la RDC", déclare Jérôme Bonso, secrétaire permanent de l'AETA.
La problématique de la gestion des fonds alloués à la CENI a été gérée avec un "manque criant de transparence" dû à l'absence de contrôle par des institutions telles que la cour des comptes ou l'Inspection Générale des Finances, estime cette plateforme de la société civile.
" Pour le domaine de la gouvernance financière du processus électoral dans son ensemble, les participants ont noté avec regret ce qui suit : la gestion financière du processus électoral a été caractérisée, entre autres, par : une très faible traçabilité des opérations ; le manque criant de transparence ; le non-respect à répétition des procédures et règles de passation des marchés publics ; une gestion peu rigoureuse des matériels électoraux par la CENI. Le contrôle budgétaire institutionnel reste quasi absent sur la gestion de la CENI (pas de contrôle parlementaire, pas de missions de contrôle diligentées par la Cour des Comptes ni par l'IGF). La gestion financière de la CENI mérite un contrôle rigoureux et sans complaisance, toutes affaires cessantes, de la part des institutions publiques qui en ont le devoir ", a ajouté Jérôme Bonso.
Ces élections organisées par la centrale électorale ont consacré un deuxième mandat au Président Félix Tshisekedi, la mise en place d'un nouveau parlement avec les députés nationaux et des assemblées provinciales. Il est attendu l'élection des sénateurs et des gouverneurs des provinces dans les prochains jours.
Ivan Kasongo