Haut-Uele (Wamba): face au conflit du pouvoir coutumier à Balika Toriko, l'administrateur de territoire annonce des mesures drastiques pour asseoir l'autorité de l'État 

Les membres de la famille régnante de la chefferie de Balika Toriko dans le territoire de Wamba, à plus de 120 kilomètres de la ville d'Isiro, la capitale provinciale, se disputent la succession du pouvoir coutumier. 

A la base, la désignation par le chef Prosper Mangbukele Mangadima, alors tenant du trône, d'un intérimaire après son élection comme sénateur à l'issue des scrutins du 29 avril dernier. 

Décision contestée par les autorités coutumières dans cette partie de la province qui estiment qu'il faudrait plutôt laisser le choix à la famille régnante, d'après les us et coutumes.

L'administrateur du territoire qui confirme l'information, indique que les dispositions sont prises pour rétablir l'autorité de l'État dans la zone.

" Ils ont fait des revendications disant que le chef a pris le statut de politicien qui est incompatible avec le statut des chefs coutumiers. Comme il a pris l'option politique, il fallait carrément à la famille régnante de désigner le successeur et non pas comme il l'a fait en désignant un intérimaire. Il a écrit une lettre de mise en disponibilité, les raisons n'ont pas été dans le sens de la politique, en disant pour des raisons personnelles et évidentes. Administrativement parlant, par rapport à la forme ça ne pose pas un  problème; mais là où ça pose problème c'est quand on découvre que c'est politicien. Ceux qui ont analysé la loi, ils l'interprètent de manière qu'il renonce d'office à la fonction de chef coutumier parce qu'il a pris l'option politique ", a expliqué Alexis Tatane, administrateur de territoire de Wamba.

L’autorité territoriale ajoute : "Du côté administration, on est en train de s'activer pour prendre une mesure conservatoire en attendant que la justice puisse dire la loi quant à ce. La première réaction c'est de rétablir l'autorité de l'État, de rétablir l'ordre, nous y avons été. Maintenant tout est calme dans la chefferie, ils sont en train de travailler administrativement. Les personnes qui ont commis ces actes sont connues, la loi est là pour les poursuivre. La famille régnante pense qu'il devrait seulement lui laisser la latitude de désigner un successeur plutôt un intérimaire".

Il sied de rappeler que des émeutes ont opposé les membres de la famille régnante de cette chefferie quelques semaines après la désignation d'un intérimaire, fils biologique du chef de la chefferie élu sénateur.

Joël Lembakasi, à Isiro