Elections à Masi-Manimba : brouille entre les formations politiques et la CENI sur l'accréditation des témoins

CENI identité visuelle
Ph. ACTUALITE.CD

À quelques jours des élections législatives nationales et provinciales à Masi-Manimba, la mésentente s'installe entre la CENI et les formations politiques sur l'accréditation des témoins. lLes scrutins ont prévus le 35 déQuelques partis politiques déclarent n'avoir pas déposé la liste des témoins suite aux exigences de la CENI, notamment la photo passeport des personnes à accréditer. Ces formations politiques déclarent avoir relevé la difficulté d'obtenir la pièce en milieu rural où se faire photographier est une grande lacune. Ils disent avoir porté la situation à la connaissance de la CENI lors du cadre de concertation mais qu'aucune suite ne leur serait réservée. Parmi eux, Ensemble pour la République. 

"C'est suite aux conditions d'ajout par la CENI, notamment les photos passeport et les photocopies des cartes d'électeurs des témoins. Vous êtes sans ignorer que nous sommes en milieu rural où les conditions ne sont pas les mêmes qu'en milieu urbain. Pas de photocopieuse et pour trouver un photographe c'est un problème",  a expliqué Master Jean-Jacques Mbu, candidat député provincial sur la liste d'Ensemble pour la République. 

Des doutes planent sur la transparence de ces élections indique le candidat du parti de Moïse Katumbi. 

"Ensemble pour la République se pose mille et une questions, quelle serait la transparence et la crédibilité de ces élections sans les témoins des partis politiques. Ensemble pour la République exhorte la CENI d'accepter nos listes sans condition car cette situation a été écartée lors du cadre de concertation. Nous exhortons la Ceni d'être au milieu du village" a-t-il ajouté. 

La position est aussi partagée par le cadre de concertation de la société civile du Kwilu qui évoque des difficultés logistiques à Masi-Manimba, empêchant les partis et regroupements politiques de s'exécuter. Le vice-président Placide Mukwa sollicite la prorogation de deux jours pour permettre aux partis de déposer la liste de leurs témoins. 

"Nous rappelons que Masi-manimba est un milieu rural soumis aux difficultés, notamment logistiques et autres. Nous demandons aux autorités de la CENI d'accorder un délai même de deux jours supplémentaires afin de permettre aux partis politiques et aux missions d'observation d'avoir des accréditations et déployer les témoins et observateurs qui sont parties prenantes au processus électoral", a déclaré Placide Mukwa. 

A l'antenne de la CENI, quelques formations politiques ont déposé les listes des témoins avec et sans photos passeport. La Ceni affirme avoir levé cette exigence quelques jours avant l'expiration du délai calendaire après avoir pris en compte les desideratas des partis et regroupements politiques. Et dans un communiqué publié le 07 décembre, la CENI a décidé qu'aucune prorogation ne sera accordée pour des raisons" évidentes". 

La CENI voque des contraintes temporaires notamment pour le traitement des dossiers des nouvelles demandes d'accréditation au-delà de la période calendaire, l'impossibilité de gérer les droits de vote par dérogation des nouveaux témoins au-delà de la période prévue, la difficulté évidente de transmettre ou de faire suivre les listes de nouveaux accrédités au bureau de vote et de déploiement, la difficulté réelle de gestion des bulletins de vote, et le risque de favoriser, à grande échelle, les votes multiples et surtout la déportation des électeurs. La centrale électorale a, ainsi, invité les partis politiques à se conformer au délai calendaire rendu public le 02 octobre 2024.

Selon le calendrier de la Ceni, l'opération d'accréditation des témoins, observateurs et des journalistes était prévue dans la période comprise entre le 31 octobre et le 30 novembre 2024.  De leur côté, les journalistes qui ont reçu l'accréditation, l'ont obtenue selon les conditions fixées par la centrale électorale. 

Jonathan Mesa