Les contrats controversés de la compagnie agro-pastorale du Congo ont déjà été annulés, a annoncé lundi à Kisangani, Acacia Bandubola, la ministre des affaires foncières. Elle a d’ailleurs visité ladite compagnie dans le secteur de Lubuya-bera, sur la rive droite du fleuve Congo.
Acacia Bandubola a fait cette annonce devant les autorités politiques de la Tshopo, la société civile et les agents de CAP Congo. « Les contrats avaient déjà été annulés », a dit la ministre d'État. Toutefois, les activités de CAP Congo restent en cours. L'entreprise a un contrat d'occupation de 4 000 hectares.
Les contrats tombent pour incompétence de l'autorité qui l’avait signés. Une harmonisation avec les dispositions légales et les lois doit être faite. «Nous allons signer un nouveau contrat en accord avec la loi et dans le respect de la réglementation », a martelé la ministre.
Selon des avocats qui dénonçaient l'existence illicite de CAP Congo, l'ex gouverneure de la Tshopo, Madeleine Nikomba avait signé 20 contrats d'occupation provisoire. Ils signalaient la fraude avant de demander l'annulation des contrats.
CAP Congo a déjà cultivé des palmiers sur 1 954 hectares. La société dispose actuellement d’un stock à sa pépinière de 268 000 plantes. La première production est attendue pour l’année 2026 avec l’installation d’une grande usine capable de traiter jusqu’à 45 tonnes de régimes de palme par heure. Une fois l’ensemble des 4 000 hectares plantés, la production annuelle pourrait atteindre jusqu’à 16 000 tonnes d’huile.
« Étant donné qu’un investissement colossal a déjà été mis en place par la société sur une étendue de 4 000 hectares pour produire de l’huile de palme, la rationalité impose la signature d’un nouveau contrat intégrant les aspirations de la communauté pour un vivre-ensemble harmonieux et à large impact économique », a expliqué le porte-parole du gouvernement provincial, le ministre Senold Tandia.
L'exploitation de CAP Congo a souvent été considérée comme le point de départ du conflit Mbole et Lengola. Selon les autorités, plus de 500 personnes ont été tuées dans ce conflit sans compter des blessés, des disparus, des villages incendiés, des déplacés depuis mai 2023.
Gaston MUKENDI à Kisangani