Ce mardi 4 février 2025 la Croix-Rouge a procédé à l’inhumation des centaines de personnes tuées au cours des récents combats entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23 0 Goma, au Nord-Kivu. Contrairement aux cérémonies traditionnelles, ces enterrements se déroulent au cimetière de l’ITIG, près de l’aéroport de Goma, en l’absence des familles. Beaucoup de victimes sont enterrées dans l’anonymat.
Certaines dépouilles ont été conservées dans des morgues débordées de la ville, tandis que d’autres gisaient sur les routes depuis plusieurs jours, en plus exposées aux intempéries. La Croix-Rouge a dû accélérer le processus d’enterrement pour éviter une catastrophe sanitaire.
Le nombre exact des victimes mises en terre ce mardi n’est pas connu. Au moins trois camions ont transporté les corps. Samedi dernier, une dizaine d’autres corps ont été enterrés.
Le gouvernement congolais avait avancé un bilan de 773 morts avant de revoir le bilan ce lundi à plus de 2 000 personnes tuées lors des combats à Goma. Pourtant au-delà des chiffres, c’est l’ampleur du drame humain qui frappe, des familles endeuillées sans pouvoir dire adieu à leurs proches et des corps anonymes enterrés sans rites.
« Mon frère avait disparu lors des combats. Aujourd’hui on enterre des corps sans nom et je me demande s’il est parmi eux », s’interroge un habitant du quartier Bujovu.
« C’est inhumain. Ces victimes méritaient un vrai enterrement, avec leurs familles, leurs proches… Mais nous sommes impuissants. », ajoute cet autre habitant.
« Nous avons survécu, mais à quel prix ? Nos maisons sont détruites, nos voisins sont morts… Nous ne savons même plus si nous devons pleurer ou fuir encore. », s’exprime un autre habitant de Kahembe, un quartier de Goma qui a perdu à lui seul, près de 30 personnes.
Le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) a rendu publics ce lundi 3 janvier, les premiers bilans de violents affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23. Les chiffres font froid au dos : au moins 900 morts et environ 2 880 blessés.