Un sommet conjoint crucial de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) s’est ouvert ce samedi à Dar es-Salaam, Tanzanie pour aborder la crise sécuritaire et humanitaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), en particulier à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.
Le Président congolais Félix Tshisekedi participe aux discussions par visioconférence depuis ses bureaux de la Cité de l’Union africaine à Kinshasa, tandis que la Première ministre Judith Suminwa Tuluka représente le pays sur place. Dans son discours d'ouverture, la Présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan a exhorté ses homologues à "se surpasser" pour trouver une solution durable à la crise en RDC.
"L'histoire nous jugera sévèrement si nous restons immobiles et regardons la situation s'aggraver jour après jour", a-t-elle déclaré, appelant à une "solution africaine aux problèmes africains".
Le Président kényan William Ruto, à la tête de l’EAC, a souligné la gravité de la situation, affirmant qu'elle "affecte toute la communauté internationale" et que "ce sommet doit jeter les bases d’un avenir meilleur". Sans nommer explicitement le Rwanda, il a appelé le Mouvement du 23 mars (M23) à cesser toute progression et les forces armées de la RDC à mettre fin aux représailles, plaidant pour "un cessez-le-feu immédiat" comme condition préalable à un dialogue constructif.
Le Président zimbabwéen et actuel dirigeant de la SADC, Emmerson Mnangagwa a, pour sa part, invité les participants à faire preuve de "solidarité", rappelant l'unité des dirigeants africains lors des luttes contre la colonisation. "Je vous demande d’aborder ce sujet avec honnêteté, ouverture d’esprit et flexibilité", a-t-il insisté.
Le Président ougandais Yoweri Museveni a réitéré son appel au dialogue direct entre le Président Tshisekedi et les groupes rebelles. "Il n’y a pas d’autre forum mieux adapté que ce sommet pour aborder cette question", a-t-il affirmé.
La RDC attend de ces assises des mesures concrètes, notamment la condamnation du Rwanda pour son implication présumée dans l’invasion de Goma, le retrait immédiat des troupes rwandaises des localités congolaises, la réouverture de l’aéroport de Goma pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire et la restitution de la ville aux autorités congolaises. Les travaux se poursuivent à huis clos.