Sanctions américaines contre Kabarebe et Kanyuka: « Ceci marque le début d’une longue série de sanctions que nous voulons plus robustes de la part du Conseil de Sécurité» (Muyaya)

Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement
Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement

À travers le bureau de contrôle  des avoirs étrangers (OFAC), les États-Unis ont infligé des sanctions contre l'ancien général rwandais James Kabarebe et Lawrence Kanyuka, porte-parole du mouvement rebelle du M23, à la base de la déstabilisation de l'est de la RDC. Cette annonce faite jeudi, a quelque peu réjoui Kinshasa. 

Premier membre du gouvernement à réagir, Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement a confirmé que ces sanctions ciblant ces personnalités clés des activités du M23/AFC ont été bien accueillies. Il indique que cela marque un début de tant d'autres “robustes” sanctions que la RDC attend impatiemment de la part du conseil de sécurité de l'ONU, de l'UE et d'autres partenaires.

«Nous accueillons favorablement les sanctions américaines contre le Général James Kabarebe, ministre rwandais de l'Intégration régionale et contre le porte-parole du mouvement terroriste M23. Ceci marque le début d’une longue série de sanctions que nous voulons plus robustes de la part du Conseil de Sécurité, de l’Union Européenne et d’autres partenaires afin de contraindre le Rwanda à retirer ses troupes et à cesser ses activités criminelles sur notre sol», a écrit le porte-parole du gouvernement.

Mercredi, lors d'une réunion de conseil de sécurité de l'ONU, la troisième consacrée à l'insécurité dans l'est de la RDC depuis la dégradation de la situation, la ministre des affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba avait réitéré la position claire de Kinshasa, qui est sur le charbons ardents d'obtenir des sanctions contre Kigali et ses officiers, plusieurs pointés dans son aide aux rebelles. La cheffe de la diplomatie congolaise a proposé de gel d'avoirs, des interdictions de voyager pour la structure de commandement des forces de défense rwandaises ainsi que les décideurs politiques qui sont responsables de cette agression.

Les États-Unis, eux, s'étaient montrés favorables à la demande incessante de la RDC, ce après la violation du cessez-le-feu par le Rwanda et le M23, ainsi que le chaos que ces derniers sèment contre les civils dans les milieux de Masisi, Goma et Bukavu.

En juin 2023, un rapport du Groupe d’experts des Nations unies avait clairement mentionné le rôle de M. Kabarebe dans la guerre du M23. Le rapport qui citait deux agents de renseignements, un officier rwandais, trois chercheurs et des services de renseignement étrangers, indiquait que les opérations au Nord-Kivu ont été conçues et coordonnées par le général James Kabarebe, désormais conseiller en matière de défense et de sécurité du président Rwandais, Paul Kagame. Ce rapport avait précisé que ces officiers et agents de sécurité rwandais avaient travaillé de manière coordonnée afin de conquérir des territoires.

Samyr LUKOMBO