Progression AFC/M23/RDF dans l'Est de la RDC : la France appelle l'ONU à apporter une réponse à la hauteur de la situation pour mettre fin aux hostilités et soutenir l'intégrité territoriale de la RDC

Les rebelles du M23 à Goma
Les rebelles du M23 à Goma

Face à la progression de la rébellion du M23 soutenue par l'armée Rwandaise dans l'Est de la République Démocratique du Congo, le Conseil de Sécurité des Nations-Unies est appelé à prendre des mesures à la hauteur de la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire dans l'Est de la République Démocratique du Congo.

Son représentant permanent de la France à l’ONU, Nicolas de Rivière l'a fait savoir mercredi 19 février 2025 dans son discours à la réunion du conseil de sécurité consacrée à la situation sécuritaire dans l'Est de la RDC. Selon le diplomate Français, un projet de résolution a été déposé au bureau du conseil de sécurité de l'ONU.

"La France appelle l'ensemble des groupes armés dont le M23 a déposé les armes et à reprendre le dialogue. Le Conseil de sécurité doit apporter une réponse à la hauteur de la situation pour mettre fin aux hostilités, réaffirmer un soutien ferme à l'intégrité territoriale et la souveraineté congolaise, Appuyer les efforts de la Monusco et créer des conditions favorables au dialogue. La France a proposé il y a déjà deux semaines un projet de résolution en ce sens. Nous espérons que l'esprit de responsabilité des membres de ce conseil permettra d'adopter cette résolution dans les meilleurs délais" a déclaré le représentant permanent de la France à l’ONU, Nicolas de Rivière.

Après Goma il y a trois semaines, a-t-il rappelé, le M23 a pris l'aéroport de Kavumu et Bukavu samedi dernier et il continue son offensive dans le Sud-Kivu. Selon le représentant de d'Emmanuel Macron à l'ONU, le risque de guerre régionale augmente chaque jour. 

"La France condamne l'offensive du M23 permise par le soutien actif du Rwanda. Les combats en cours aggravent une situation humanitaire dramatique marquée par le déplacement forcé d'un million de personnes. Ces combats s'accompagnent d'attaques contre les populations en particulier de violences sexuelles et de violences contre les enfants. Les Nations Unies ont recensé 2900 morts lors de la première semaine de l'offensive. Le Haut commissariat aux droits de l'homme de l'ONU a confirmé hier des cas d'exécution sommaire d'enfants par le M23 à Bukavu. Celui-ci doit donc cesser immédiatement son offensive et se retirer des territoires dont il a pris le contrôle. Le soutien aux groupes armés par toutes les parties doit cesser", a exigé le représentant d'Emmanuel Macron aux Nations-Unies.

Pour ce diplomate français, les forces rwandaises de défense doivent se retirer sans délai du territoire de la République démocratique du Congo. La France condamne aussi les attaques du M23 contre la Monusco, les entraves à l'exercice de son mandat et les actions déstabilisatrices menées à son encontre. 

"La liberté de mouvement est d'action de la Monusco doit être garantie. Les attaques contre les casques bleus ainsi que des civils et des personnels humanitaires sont susceptibles de constituer des crimes de guerre. La France réaffirme son plein soutien à la Monusco. Il n'y a pas d'issue militaire au conflit, la priorité va à un cessez-le-feu qui soit respecté et à la reprise du dialogue. La France salue la mobilisation régionale lors du dernier sommet du conseil de paix et de sécurité de l'Union Africaine ainsi que du sommet conjoint SADC-EAC. Elle soutient ses efforts et souligne le rôle clé des processus régionaux de médiation. Les acquis du processus de Luanda demeurent essentiels pour avancer vers un règlement qui passe par le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais et le démantèlement des forces démocratiques de libération du Rwanda", a-t-il fait savoir dans son intervention.

Malgré les interpellations de la communauté internationale et des organisations régionales, la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda poursuit son avancée dans la province du Sud-Kivu aggravant la crise sécuritaire et humanitaire dans l'Est de la République Démocratique du Congo. Les résolutions issues du sommet conjoint SADC-EAC ne sont pas toujours mises en œuvre près de deux semaines après les assises de Dar-es-Salaam en Tanzanie.

Parallèlement aux initiatives régionales, les églises catholique et protestante poursuivent avec les consultations initiées dans le cadre de leur projet de plan de sortie de crise. Cette initiative n'est pas du tout appréciée du côté du pouvoir qui s'en tient aux processus de Luanda et Nairobi jusque-là au point mort.

Clément MUAMBA