Le calvaire des usagers de la RN 20, reliant la ville de Kikwit à Idiofa, peine à prendre fin. Malgré la construction de près de trois kilomètres d’asphalte, la route reste dans un état déplorable sur plusieurs dizaines de kilomètres non encore pris en charge. Des pans de sable, des nids-de-poule et des ravins jalonnent l’axe routier, rendant la circulation pénible pour les usagers.
À 30 km de la cité d’Idiofa, plus de quatre véhicules ont été bloqués jeudi. Un gros camion, embourbé sur un tronçon de moins de sept mètres, a interrompu la circulation pendant près d’une heure. D’après les conducteurs interrogés, cette situation est leur quotidien.
"Toi-même, tu vois comment nous souffrons ? La route est en très mauvais état, tous les pneus sont embourbés, on doit bêcher pour essayer de sortir. Il y a beaucoup de trous sur la route", a expliqué un membre de l’équipage du gros véhicule.
L’administrateur du territoire d’Idiofa, Adelar Kintolo, qui déplore l’arrêt des travaux, souligne les difficultés rencontrées par les populations.
"Pour quitter Idiofa et rejoindre Kikwit, il faut des heures et des heures, voire des jours, alors que la distance n’est que de 75 kilomètres. La route est en très mauvais état. Les travaux sont à l’arrêt. À part les 2 km revêtus l’année passée, il n’y a eu aucun avancement jusqu’à aujourd’hui. La population d’Idiofa souhaite que la modernisation de la route atteigne enfin le chef-lieu", a-t-il déclaré.
La première section de près de 3 km a été asphaltée en 2024, débutant au croisement de la RN1 et de la RN20, au village d’Ingundi. Cette phase pilote, réalisée en seulement deux mois par une entreprise chinoise, incluait également des travaux d’assainissement sur 2 km à l’entrée d’Idiofa afin de garantir la durabilité de l’infrastructure.
Le directeur provincial de l’Agence congolaise des grands travaux, Daniel Ndombe, avait annoncé en janvier la disponibilité d’un nouveau financement de 24 millions de dollars pour la reprise des travaux.
Jonathan Mesa