Suspension de l’USAID : Oxfam s’inquiète d’une recrudescence des cas de Mpox, choléra et rougeole dans le Nord-Kivu

Le site des déplacés de Lushagala
Le site des déplacés de Lushagala

Oxfam s’inquiète d’une augmentation alarmante des cas de Mpox, de choléra et de rougeole dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Dans un rapport récent, l’organisation humanitaire dénonce l’impact des affrontements violents et de la suspension de l’aide de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), qui aggravent l’effondrement du système de santé du pays et mettent en péril des millions de personnes vulnérables face à des maladies pourtant évitables.

Selon les données recueillies, 326 cas de choléra, 269 cas de Mpox et 95 cas de rougeole ont été recensés dans la province du Nord-Kivu au cours de la dernière semaine de février. Les zones les plus touchées sont Kirotshe et la ville de Goma, où des familles déplacées vivent dans des conditions de surpeuplement, avec un accès limité à l’eau potable.

« Cette situation est en train de se transformer en une catastrophe humanitaire. Les gens sont contraints de boire de l’eau issue de rivières et de sources contaminées, faute d’infrastructures d’approvisionnement en eau et d’installations sanitaires fonctionnelles. Si l’on ajoute à cela l’effondrement du système de santé, le choléra se propage à une vitesse alarmante. Imaginez un hôpital sans fournitures, des populations contraintes de boire de l’eau non traitée, et des patients démunis à qui l’on demande encore de payer pour leurs soins. C’est un véritable désastre », a déclaré Dr Manenji Mangundu, directeur pays d’Oxfam en RDC.

Par ailleurs, Oxfam souligne que la réduction de l’aide de l’USAID menace directement la vie de 7,8 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays.

« Notre hôpital dépendait à 100 % de l’aide humanitaire. Lorsque notre financement a été interrompu, tout s’est effondré. Nous n’avions pas de plan de secours. Ni les hôpitaux ni les communautés n’étaient préparés. Nous demandons aux patients de payer leurs soins alors qu’ils peinent déjà à se nourrir », a témoigné Camara Wabomundu, membre du personnel du bureau central de la zone de santé CCLK/Bulimba, partenaire d’Oxfam.

L’USAID est le principal donateur humanitaire en RDC. En 2024, elle a alloué plus de 838 millions de dollars au pays, dont 414 millions spécifiquement destinés aux besoins humanitaires liés aux conflits et aux déplacements de populations.

Selon le plan de réponse humanitaire 2025, le gouvernement congolais et ses partenaires estiment à 2,54 milliards de dollars les fonds nécessaires pour venir en aide à 11 millions de personnes, dont 7,8 millions de déplacés internes, faisant de la RDC l’un des pays les plus affectés par les déplacements forcés au monde.

Grâce Guka