La corruption plane-t-elle sur les élections du gouverneur, du vice-gouverneur et des sénateurs dans la province du Kwilu ? Le cadre de concertation de la société civile exige une enquête sur des soupçons distillés dans la ville de Bandundu faisant état de présents en réserve pour être remis aux députés en échange de voix le 2 avril.
D'après Placide Mukwa, vice-président de la société civile, certains acteurs politiques auraient promis des jeeps et d'autres des sommes allant jusqu'à environ 50 000 dollars américains en échange des voix pour l’élection du gouverneur et du vice-gouverneur. Jusqu'à présent, aucun acte concret tel que de poursuite ou encore d'arrestation n’a été annoncé. Cet acteur de la société civile invite les services de renseignements et les acteurs judiciaires à se placer au cœur des enjeux afin d’arrêter les corrupteurs et les corrompus en cas de faits établis.
"La justice a le rôle de rechercher les infractions en investiguant. Tout ce que nous entendons là, les préposés de la justice les écoutent aussi. Ils ont le rôle, quand ils entendent des soupçons, d'interpeller à la fois les députés et ceux qui viennent les corrompre. Si les soupçons sont avérés, ils savent comment se comporter en rapport avec la loi. En cas de simples soupçons, ils relâchent. Mais que rien ne soit fait, franchement, on se demande si cette justice-là n'est pas aussi complice", a déclaré Placide Mukwa, vice-président du cadre de concertation de la société civile du Kwilu.
Et d'ajouter :
"Ce sont des gens qui vont s'endetter auprès des banques, ou auprès de leurs mentors. Quand ils viennent travailler, en retour, ce sont les ressources réalisées dans la province qui sont envoyées en remboursement à ceux auprès de qui ils ont contracté des dettes pour obtenir les voix", poursuit-il.
Les élections du gouverneur, du vice-gouverneur du Kwilu ainsi que des quatre sénateurs du Kwilu auront lieu le 2 avril prochain.
Jonathan Mesa