Livre - “Lettres non envoyées” : entre aveux et non-dits, Hervé Pedro explore l’amour silencieux

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Baptême du livre "Les lettres non envoyées"

C’est dans une atmosphère à la fois festive et littéraire, que le journaliste et poète congolais Hervé L. Pedro a présenté, mardi 15 avril dernier, au centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa, son tout premier livre intitulé "Les lettres non envoyées". Publié en juillet 2023 aux éditions K-possible, ce recueil de poèmes de 80 pages marque son baptême littéraire et s’impose déjà comme une œuvre d’introspection, empreinte de poésie et de romantisme.

Dès les premières pages, l’auteur entraîne ses lecteurs dans un voyage entre souvenirs et sentiments, entre non-dits et confessions. Le concept est une série de lettres que l’auteur a écrites, mais qu’il n’a jamais osées envoyer. À travers elles, il explore avec une grande finesse les méandres de l’amour, de la douleur, ou de la maternité.

« C’était des lettres rédigées pour être envoyées, mais qui n’ont pas été envoyées. Comprenez que dans ce recueil, nous avons pris plusieurs textes qui n’avaient certainement pas avoir quelque chose en commun. Toutes ces lettres parties dans différents sens ont leurs destinataires, et nous avons décider de rassembler pour leur donner une histoire commune », a affirmé Hervé Pedro. 

Une lettre restée dans le tiroir de l’adolescence

Parmi ces correspondances, une lettre ressort, touchante, et presque cinématographique, celle qu’Hervé a rédigée à l’âge de 12 ans, à une jeune fille de sa commune, Kintambo. Elle faisait battre son cœur d’enfant. Mais comme souvent à cet âge, le courage a manqué. La lettre n’a jamais quitté son tiroir, et la jeune fille est partie vivre avec sa famille dans la commune de Lemba. Ils ne se sont jamais revus depuis.

Cette expérience, comme bien d’autres racontées dans le livre, est devenue le fil rouge d’un plaidoyer pour l’expression des émotions. 

« On mettait juste je t’aime puis on dessinait un cœur avec le stylo rouge et cette flèche de cupidon qui venait traverser le cœur dans un coin comme dans un autre et si on avait le parfum de sa grande sœur ou de quelqu’un autre dans sa famille on allait piquer pour mettre un peu dedans », confie Hervé Pedro.

Et d’ajouter :

« Il faut toujours avoir le courage de dire ce que l’on ressent. Ce n’est pas intéressant de garder l’amour qu’on porte. Il faut le dire, le vivre, même si la réponse fait peur ». 

Ce livre bénéficie d’une préface du père Roberto Ponti, qui y voit bien plus qu’un simple recueil de poèmes. Pour lui, Les lettres non envoyées est « une invitation à sentir l’émotion à chaque mot et à percevoir dans les différents vers une interpellation pour la société ». Une lecture qu’il qualifie de nécessaire pour comprendre la complexité des émotions humaines et leur rôle dans le façonnement des trajectoires personnelles.

James MUTUBA