En République Démocratique du Congo, l'actualité politique reste dominée par la signature à Doha d'un communiqué conjoint entre les délégués du gouvernement et les délégués du mouvement rebelle AFC/M23 et la signature de l'accord des principes entre le gouvernement de la RDC et le Rwanda sous la médiation américaine. Dans une déclaration faite ce lundi 28 avril 2025, le Cadre de concertation des forces politiques et sociales dit prendre acte de ces deux nouvelles démarches visant à rétablir la paix dans l'Est de la RDC.
Cependant, malgré la portée de ces initiatives diplomatiques, le Cadre de concertation des forces politiques et sociales exprime une prudence légitime quant à leur mise en œuvre concrète. Comme le prix Nobel de la Paix Denis Mukwege, Claudel Lubaya et Seth Kikuni notent l’opacité qui entoure les détails du communiqué de Doha et soulève des interrogations au sein de l’opinion publique. Aussi, l’absence d’informations claires dans la déclaration de principes sur plusieurs aspects cruciaux de la crise actuelle nourrit le sentiment que des considérations économiques et mercantiles ont primé sur tout.
"Le Cadre de concertation des forces politiques et sociales estime que la fin de la guerre est une condition primordiale pour que notre peuple puisse retrouver la paix et que le pays recouvre sécurité et stabilité. Néanmoins, la paix ne saurait se faire au détriment de la souveraineté nationale et des intérêts vitaux de la République démocratique du Congo. Une telle perspective compromettrait gravement son indépendance économique. Par conséquent, il est essentiel que toute résolution de la crise prenne pleinement en compte la souveraineté nationale, la justice sociale et le développement durable, afin de garantir un avenir prospère pour la RDC. En dernier ressort, le peuple congolais doit avoir le dernier mot", dit la déclaration conjointe signée par Claudel Lubaya et Seth Kikuni.
Le Cadre de concertation des forces politiques et sociales souligne que la crise congolaise, de nature profonde et multidimensionnelle, requiert une approche holistique pour sa résolution. Celle-ci doit intégrer les perspectives des initiatives régionales en cours (Luanda, Nairobi, EAC-SADEC, Union Africaine) et nationales (mission conjointe ECC - CENCO).
"A cet égard, elle devrait préalablement viser, à travers un dialogue politique inclusif, la résolution de la crise interne opposant le pouvoir en place aux diverses composantes de l’opposition congolaise aussi bien armée que politique, ainsi que la société civile. Le contexte de la signature de l'accord de paix entre le Rwanda et la République démocratique du Congo ne doit en aucun cas occulter le fait que la crise actuelle, au-delà de sa dimension sécuritaire, est profondément enracinée dans la politique irresponsable de Monsieur Tshisekedi. Par conséquent, cet accord ne saurait se substituer à aucun processus visant à sortir le pays du chaos actuel, dont Monsieur Tshisekedi est seul responsable", ont-ils fait remarquer.
En présence du secrétaire d’État américain, Marco Rubio, Thérèse Kayikwamba Wagner, Ministre d'État, ministre des Affaires Étrangères, Coopération Internationale et Francophonie de la RDC et son homologue rwandais, Olivier Nduhungireye ont signé une « déclaration de principes » pour un accord visant à promouvoir la paix et le développement économique dans la région des Grands Lacs, tout en mettant fin au conflit qui ravage l’Est de la RDC.
Parallèlement à cette démarche, les délégués du gouvernement congolais et ceux de l'AFC/M23 disent vouloir "œuvrer à la conclusion d'une trêve". Ils l'ont fait savoir dans une déclaration conjointe lue sur la chaîne nationale après des discussions à Doha sous la médiation du Qatar.
Clément MUAMBA