Les troupes de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont amorcé ce mardi 29 avril 2025 leur retrait de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo. Ce départ intervient peu après un ultimatum lancé par la rébellion de l’AFC/M23 qui exigeait leur retrait immédiat des zones sous son contrôle.
Le départ s’est effectué par la Grande Barrière, principal poste frontalier entre la RDC et le Rwanda.
Le nombre exact de soldats de la SADC n’a pas été communiqué mais les sources de ACTUALITE.CD précisent qu’environ sept camions transportant du matériel militaire ont été aperçus accompagnés de véhicules légers.
Et d’ajouter que « des effets militaires des FARDC ont été laissés derrière et récupérés par les rebelles de l’AFC/M23, qui contrôlent Goma et des territoires du Nord-Kivu».
Déployée en 2023 pour soutenir les FARDC dans la lutte contre l’AFC/M23 et d’autres groupes armés, la force de la SADC composée des contingents sud-africain, tanzanien, malawite faisait face à une pression croissante du mouvement rebelle, après la prise de Goma fin janvier par les rebelles. Ces derniers l’accusaient d’avoir pris part à des opérations offensives conjointes avec l’armée congolaise. L’AFC/M23 avait alors exigé son retrait immédiat.
La décision de retrait des troupes de la SADC intervient dans un climat de rupture totale entre l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) et la mission régionale qui intervenait dans le Nord-Kivu, notamment à Goma.
Le 12 avril dernier le mouvement rebelle a dénoncé « des attaques conjointes menées par la SADC et les FARDC à Goma en violation, selon lui, des engagements pris lors d’une réunion fin mars ».
Ces tensions ont non seulement provoqué la fin de l’accord entre les deux parties mais aussi entravé la mise en œuvre de projets tels que la réhabilitation de l’aéroport de Goma que l’AFC/M23 estime désormais devoir prendre en charge lui-même.
Yvonne Kapinga, à Goma