Le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, a saisi le président de la Cour constitutionnelle pour rappeler que le député Matata Ponyo bénéficie d’une immunité parlementaire. Dans une correspondance datée du 25 avril 2025, il demande au Procureur général de surseoir à toute poursuite, tant que cette immunité n’a pas été levée, conformément aux dispositions de la Constitution.
Matata Ponyo est poursuivi dans le cadre de l’affaire Bukanga Lonzo, aux côtés de l’homme d’affaires sud-africain Christophe Grobler et de l’ancien gouverneur de la Banque centrale, Déogratias Mutombo. Après avoir assisté à une première audience, l’ancien Premier ministre a cessé de comparaître, dénonçant une violation de ses droits et un procès à caractère politique. Le 23 avril 2025, tous les prévenus ont été jugés par défaut, et le ministère public a requis 20 ans de servitude pénale principale à leur encontre. Le verdict est attendu pour le 14 mai prochain.
Lors de l’audience, le Procureur général a accusé Matata Ponyo d’avoir détourné des fonds publics alors qu’il était Premier ministre. Il a estimé que seulement 34 des 115 millions de dollars décaissés pour le projet Bukanga Lonzo avaient été utilisés conformément à leur objectif. Le ministère public a également pointé la mise à l’écart de ministres sectoriels, ainsi que le rôle actif joué par Grobler et Mutombo dans l’organisation et l’exécution des infractions.
Au-delà des 20 ans de peine principale, le ministère public a demandé des sanctions supplémentaires telles que l’exclusion des droits civiques pour Matata Ponyo et Mutombo, ainsi que l’expulsion de Grobler du territoire congolais après l’exécution de sa peine. Les faits retenus incluent des avantages indus, des surfacturations, la création de sociétés écrans et le détournement de près de 89 millions USD initialement destinés à la construction du marché international de Kinshasa.