Nord-Kivu : une autre manifestation de colère à Goma contre le regain des cas de kidnapping

Le rond-point Signers sculpté à l'image du volcan Nyiragongo/Ph Ley Uwera ACTUALITE.CD

Des dizaines d'habitants du quartier Ndosho, dans l'ouest de la ville de Goma, sont descendus dans la rue, ce jeudi 12 décembre 2019, pour exprimer leur colère contre la résurgence des cas de kidnapping. Encadrés par la police, ils ont marché de la station-service Simba, à Ndosho, jusqu'au gouvernorat de province en passant par le bureau de l'Assemblée provinciale du Nord-Kivu.

Ariane Balu, une fillette de 4 ans, et Josué Aksanti, 3 ans, ont été kidnappés, la semaine dernière, par des inconnus au quartier Ndosho. Les ravisseurs exigent le paiement d'une rançon de 20 000 USD pour leur relaxation.

« Les parents de ces enfants ne sont pas capables de débloquer même 1 USD. Ces deux enfants demeurent introuvables. Les kidnappeurs appellent leurs parents et leur demandent d'envoyer l’argent par Airtel money. Après beaucoup d'alertes sans solution, nous avons jugé bon de tenir une marche pacifique et sans casse avec trois recommandations, à savoir : la libération immédiate et sans conditions de nos deux enfants dans le délai de 24 heures qui suivent ; l'interpellation immédiate et sans condition du responsable de la maison Airtel car très souvent, les numéros utilisés par les kidnappeurs sont de cette maison de télécommunication ; l'ouverture d'une enquête sérieuse sur ce cas de kidnapping qui est devenu monnaie courante au quartier Ndosho », a dit Claude Rugo, porte-parole occasionnel des manifestants.

En septembre dernier, un jeune homme avait été kidnappé puis libéré moyennant une rançon de 500 USD. D'autres cas d'insécurité dont les tueries et pillages des biens de la population ont été enregistrés pendant la même période dans cette partie de la ville.

Au bureau de l'Assemblée provinciale, les manifestants ont été reçus par Jean Paul Lumbulumbu, vice-président de cette institution. Ce dernier a demandé que le procureur de la République soit mis en contribution en vue de retrouver les enfants kidnappés.

« Il faut impliquer le procureur de la République. Nous allons accompagner les parents de ces enfants jusqu'au bureau du procureur pour nous rassurer qu'ils ont fait une plainte contre inconnu afin de permettre au procureur de commencer les enquêtes, de faire une réquisition d'information au niveau de Airtel pour que Airtel fournisse des informations utiles sur l'identité des kidnappeurs. Aussi, nous allons faire l'essentiel pour que Airtel puisse se rendre compte que davantage ce sont ses abonnés qui sont utilisés comme des kidnappeurs et nous allons essayer de voir comment interpeller cette maison de télécommunication pour qu'à son niveau elle voit comment endiguer cette situation », a réagi Lumbulumbu.

Mardi, une autre manifestation populaire contre l’insécurité a eu lieu dans les quartiers du nord de la ville. Un écolier au nom de Théophile Bahogwere (13 ans), qui se rendait à l’école, a été tué par une balle des policiers qui réprimaient la manifestation.

Jonathan Kombi