Affaire Chebeya : la concession du général Djadjidja où Bazana aurait été enterré est sécurisée sur demande de l’Auditorat (Collectif des avocats)

Floribert Chebeya/Ph droits tiers

Le collectif des avocats des familles de Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana, deux activistes des droits de l’homme tués en juin 2010 a affirmé ce vendredi 12 février en conférence de presse à Kinshasa que la concession du général Djadjidja où Fidèle Bazana, chauffeur de Floribert Chebeya aurait été enterré est sécurisée sur demande de l’Auditorat général des FARDC.

En effet, deux policiers congolais qui ont participé à ce double meurtre ont indiqué à RFI que le corps de Bazana était enterré dans la concession du général Zelwa Katanga dit Djadjidja.

« Par rapport à la concession du général Zelwa Katanga dit Djadjidja, nous avions aussi appris à l'époque que Bazana s'y serait enterré. Nous avions formulé une requête au niveau de la haute cour militaire mais malheureusement nous avions réussi un fait de non-recevoir. Et voilà qu'aujourd'hui Helgil Ilunga et Alain Kayeye (deux policiers exilés) nous ont confirmé qu'effectivement c'est à cet endroit-là que Fidèle Bazana a été enterré. Je peux vous informer que l'Auditorat général qui avait été saisi sur base d'une plainte contre le général Djadjidja et consorts a même déjà posé certains actes parce que le site a été découvert, bien qu'on y ait déjà construit, mais on a localisé le site et aujourd'hui il est sécurisé. Je peux quand même vous rassurer que le site est sécurisé aujourd'hui », a dit Me Peter Ngomo avocat, membre du collectif des avocats des victimes.

Des investigations devraient se poursuivre dans la concession du général Djadjidja.

« On attend que les enquêtes continuent. Dans notre législation, les enquêtes du parquet sont secrètes. Il faut maintenant recourir aux experts pour qu'ils puissent investiguer sur le lieu et nous donner les résultats au moment opportun », a ajouté Me Ngomo.

Déjà, les avocats des victimes demandent la réouverture du procès qui avait abouti en 2011, notamment à la condamnation du colonel Daniel Mukalay à 15 ans de prison et du major Christian Kenga Kenga par contumace à la peine capitale. Ce dernier, supposé en fuite à l'époque, a été arrêté il y a quelques mois à Lubumbashi puis transféré le même jour à Kinshasa où il attend l’ouverture de son dossier.

Clément Muamba