Matata Ponyo n’apprécie pas le fait que son nom est lié au scandale du Parc Agro Industriel de Bukanga Lonzo. Dans son enquête, l’Inspection Générale des Finances (IGF) révèle que 285 millions USD au total ont été décaissés par le gouvernement. L’enquête révèle aussi 205 millions USD ont été perdus dans ce projet dont l’échec était planifié dès sa conception, d’après l’IGF. Cette instance rattachée à la présidence de la République a identifié six personnes comme responsables dont deux sont couvertes par des immunités parlementaires, un expatrié, un congolais en fuite à l’étranger et un autre congolais encore sur le sol national.
« Je n’ai détourné aucun dollar de ce projet, ni de près ni de loin, ni directement ni indirectement. J’attends le meilleur inspecteur des finances ou le meilleur enquêteur pour démontrer le détournement d’un dollar par Matata », dit-il.
Et d’ajouter:
« Les inspecteurs des finances ne sont pas arrivés. Ils sont partis par le développement intellectuel et indirect qui n’a rien à voir avec ce que le peuple attend. Je me réserve le droit de traduire en justice pour accusation mensongère, diffamation et atteinte à la réputation à mon endroit ».
Contexte:
Le projet du Parc Agro Industriel de Bukanga Lonzo est entièrement localisé dans deux provinces à savoir le Kwango et le Kwilu et s’étend sur deux Territoires : Kenge et Bagata. Le site du projet se situe à cheval entre les secteurs de Bukanga-lonzo et celui de Wamba et s’étend sur une superficie d’environ 80.000 ha. La concession du Parc Agro industriel de Bukanga lonzo a en son sein 6 villages et 4 fermes avec une population avoisinant les 4.490 habitants.
Le projet a été inauguré par Joseph Kabila le 15 juillet 2014. Il était censé relancer l’agriculture et doper le développement de la RDC qui importe chaque année pour environ un milliard et demi de dollars de denrées alimentaires, selon les chiffres relayés par Augustin Matata Ponyo. L’objectif (2014-2019) était d’engager et de capaciter 10 000 Congolais à l’agriculture extensive. Il était également question de transformer le site en champs de maïs et en culture irriguée de légumes. A l’époque le gouvernement annonçait avoir mobilisé 83 millions de dollars dont 53 millions de dollars devrait servir à la mise en production du site.
Pour sa réalisation, le gouvernement avait signé un partenariat avec la société sud-africaine Africom Commodities. L’aventure n’a pas duré longtemps. En 2017, l’entreprise demandait déjà le remboursement de près de 20 millions de dollars.
Ecoutez cet extrait recueilli par Ivan Kasongo ici.