Le Directeur du Bureau Conjoint des Nations-unies aux droits de l’Homme (BCNUDH), Abdoul Aziz Thioye a été reçu vendredi 28 mai 2021 par la ministre d'État, Ministre de la justice Rose Mutombo dans son cabinet de travail. Au menu des discussions, des sujets ayant trait à la situation du respect des droits de l'homme en République démocratique du Congo.
Abdoul Aziz Thioye, salue les efforts consentis par le gouvernement congolais pour devenir un modèle dans ce domaine. Le Directeur du Bureau Conjoint des Nations-unies aux droits de l’Homme (BCNUDH) l'ouverture du procès de Yumbi est un signal fort envoyé à l'humanité.
"Vous avez un procès emblématique qui vient de s’ouvrir devant la Haute cour militaire qui est celui de Yumbi (Maï-Ndombe). C’est un procès que vous allez trouver dans les dernières résolutions du Conseil des droits de l’homme mais aussi des résolutions du Conseil de sécurité dans lesquelles ces deux instances internationales demandent à la
Rdc de rendre justice, de rendre justice aux victimes en vue de lutter véritablement pour lutter contre l’impunité. Que le procès Yumbi ait pu démarrer est déjà un signal très fort pour que de nombreuses victimes et leurs familles de Yumbi et celles du Kasaï attendent aujourd’hui que justice soit faite" a-t-il dit devant la presse au sortir de l'audience avec Rose Mutombo.
Les questions de détention, de nutrition des détenus et sur la question justice transitionnelle étaient également abordées entre les deux personnalités.
"Je me réjouis d’avoir eu cet entretien avec Madame le ministre d’Etat, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Rose Mutombo Kiese, qui est une praticienne et en même temps une fervente défenseuse des droits de l’homme. C'est une étiquette qu’elle a toujours eu et qui va la continuer à la suivre et je suis sûr qu'elle sera au centre de son action dans le cadre de ses attributions et les missions qui lui sont assignées. Qui dit droits de l’homme dit justice. Qui dit droits de l’homme dit prisons. Après les rencontres et les discussions que Mme le ministre a eu avec la Représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies en Rdc, Bintou Keita, et de son adjointe qui est en charge des questions de l’état de droit, il était important que je vienne la rencontrer en ma qualité du représentant du Haut commissariat des Nations unies aux droits de l’homme pour discuter d’un ensemble de dossiers de recommandations qui nécessitait un suivi. Il fallait reprendre des discussions que nous avons eues avec ses prédécesseurs et sur lesquelles nous devrions revenir même si elle n’a pas attendu pour le faire" a indiqué le Directeur du Bureau Conjoint des Nations-unies aux droits de l’Homme (BCNUDH).
Et d'ajouter :
"Elle a déjà posé des actions très fortes dans des domaines jusque-là dans lesquels on attendait des actions décisives dans l’amélioration de détention, les questions de nutrition dans les prisons, l’action qui a été prise pour rapporter l’ordonnance portant sur la Cour militaire opérationnelle dans l’Est de la Rdc, notamment au Nord-Kivu. C’était un vrai débat sur l’absence du droit de recours devant les Cours militaires opérationnelles. Nous avons eu de nombreux rapports au niveau international. La Rdc a toujours été épinglée et avait reçu des recommandations de réformer cela. Dès son arrivée à la tête du ministère de la Justice, elle a réformé cela en prenant l’action, des actions nécessaires pour le faire. Nous devons l’en féliciter, féliciter également le Premier ministre et le chef de l’Etat pour avoir pris ces actions décisives qui aujourd’hui permettent véritablement de régulariser et d’être en phase avec des dispositions de la Constitution et des engagements pris par la Rdc en ce qui concerne à un droit à un procès équitable".
Depuis son entrée en fonction, c'est la première rencontre entre Rose Mutombo et le Directeur du Bureau Conjoint des Nations-unies aux droits de l’Homme (BCNUDH).
Clément MUAMBA