« Une mère informée, un enfant protégé » : la lutte contre la méningite commence à la maison

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À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la méningite, célébrée le 24 avril, le DeskFemme d’Actualité.cd s’est entretenu avec le Dr Jean-Paul Mbuyi, pédiatre à Kinshasa. L’occasion de rappeler le rôle que jouent les femmes, en particulier les mères, dans la protection des enfants contre cette infection grave.

Le médecin a souligné que la méningite, infection des membranes entourant le cerveau et la moelle épinière, reste une menace majeure pour les enfants en RDC. « La forme bactérienne est la plus dangereuse. Elle peut évoluer très vite et laisser de graves séquelles, ou entraîner la mort si elle n’est pas traitée à temps », a-t-il prévenu.

Les enfants de moins de cinq ans sont les plus à risque, et parmi eux, les nourrissons de moins d’un an sont les plus vulnérables, poursuit le médecin. « Leur système immunitaire n’est pas encore bien développé, ce qui les rend plus sensibles aux infections graves comme la méningite ».

Dans les familles congolaises, ce sont souvent les mères qui accompagnent les enfants aux consultations, veillent sur leur état de santé, et gèrent les carnets de vaccination. « Leur rôle est déterminant. Une mère bien informée, c’est un enfant mieux protégé », insiste le médecin.

Il rappelle que le vaccin contre le méningocoque est disponible gratuitement dans le cadre du Programme élargi de vaccination. « Mais beaucoup de mères n’ont pas accès à une information fiable ou n’ont pas les moyens de se rendre au centre de santé. Il faut renforcer l’éducation sanitaire à leur intention, en lingala ou en français simple. »

Outre la vaccination, le Dr Mbuyi recommande quelques gestes quotidiens essentiels : hygiène des mains, aération des pièces, et vigilance face aux signes d’alerte. « Une forte fièvre, une somnolence inhabituelle, une raideur de la nuque doivent immédiatement alerter. Les femmes doivent pouvoir reconnaître ces signes et agir vite en amener l’enfant dans un centre de santé pour la prise en charge. »

Cette Journée mondiale est l’occasion de mettre en lumière un enjeu de santé publique qui touche directement les femmes. Informées, formées et écoutées, elles deviennent des piliers dans la prévention de la méningite.
« Il ne suffit pas de vacciner, il faut aussi écouter les mères, leur donner les bons outils. Elles sont les premières défenseuses de la santé de leurs enfants », conclut le Dr Mbuyi.

Nancy Clémence Tshimueneka