Meurtre des experts de l'ONU: à Kananga, une ONGDH déplore le retard pris pour la clôture du procès

Ph/actualite.cd

Dans un communiqué rendu public ce jeudi 15/6/2021 à Kananga, la Société congolaise pour l'État de droit, SCED, déplore le retard accumulé pour la fin du procès du meurtre des experts de l'ONU, la suédoise Zaïda Catalan et l'american Michael Sharp.

SCED dit ne pas comprendre que depuis le 8/6/2021, jour de la clôture de l'instruction juridictionnelle, aucune audience n'ait été organisée pour les étapes restantes .

"Le 8 juin 2021 marque la fin de l'instruction juridictionnelle du procès  de meurtre de deux experts onusiens Zaïda Catalan et Michael Sharp ,  après 183 audiences. Cette cause inscrite sous  RP 037/ 020 a été renvoyée au 11 juillet 2021 pour permettre au ministère public et à la défense d'affuter leurs armes, en termes de  réquisitoire et plaidoiries" lit-on dans le communiqué signé par le directeur général de SCED et bâtonnier honoraire du Kasaï Central Dominique Kambala.

"Sept jours après la date de renvoi, la Société Congolaise pour l'Etat de droit observe  que  les audiences n'ont  pas repris" poursuit le communiqué.

Cette structure de défense des droits de l'homme active dans l'espace Grand Kasaï révèle que  l'épée de Damoclès continue à peser sur les prévenus fatigués par ce  procès.

Selon toujours SCED, le procès qui se déroule devant la cour militaire de l'ex Kasaï-Occidental "foule aux pieds les  principes du procès équitable, particulièrement celui qui tient au délai raisonnable".

En conclusion,  SCED exhorte la cour militaire de l'ex province du Kasaï-Occidental  à 'en finir avec ce procès qui a longtemps duré,  afin que la vérité éclate au grand jour et postule une nouvelle demande à l'endroit  de l'auditeur militaire supérieur près cette cour prié de renvoyer devant la juridiction compétente le dossier de quatre accompagnateurs  congolais ouvert depuis 2019 sous RMP 1722/ LZA/ 19.

Informée de la situation des détenus de l'auditorat militaire privés de nourriture depuis une semaine et d'eau, SCED sollicite l'augmentation de l'attention  de l'auditorat général des FARDC  sur les conditions  carcérales des prévenus.

Commencé le 5/6/2017 d'abord devant le tribunal militaire de garnison de Kananga puis renvoyé devant la cour militaire de l'ex Kasaï Occidental en raison de l'inculpation d'un colonel de l'armée, le procès du meurtre des experts de l'ONU voit défiler depuis 32 prévenus dans le banc des accusés et 14 autres en fuite.

Sosthène Kambidi