1 724 personnes dans 25 des 26 provinces ont participé au sondage du Groupe d’études sur le Congo (GEC) en collaboration avec le Bureau d’études, de recherche et de consulting international (BERCI), entre le 14 et le 20 mars 2021. Ce sondage, qui se penche sur la perception par les Congolais des changements et des avancées enregistrées ou non par le gouvernement depuis l’accession au pouvoir de Félix Tshisekedi, révèle sur le plan judiciaire, que « seuls 39% des personnes estiment que les droits de l’homme sont respectés, 19% disent se sentir libre d’exprimer leur opinion, 55 % un peu libres, 26 % pas du tout libres et 10 % ne se prononcent pas ».
Les personnes interrogées pointent aussi les difficultés d’accès à la justice. 67 % des répondants avouent notamment qu’ils n’ont jamais porté plainte auprès des instances judiciaires. Ils avancent, pour ce faire, plusieurs raisons :
• c’est le plus offrant qui l’emporterait (34 %) ;
• Ils ne bénéficieront pas d’un traitement équitable devant les cours et tribunaux (11 %) ;
• Ils ne savent pas comment s’y prendre pour porter plainte (7 %) ;
• La justice coûte cher (5 %) ;
• Privilégient les mécanismes alternatifs de règlement des conflits (4 %) ;
• Ils ont peur de s’attaquer aux plus puissants qu’eux (4 %) ;
• Les cours et tribunaux sont éloignés de leur lieu de résidence (2 %).
S’agissant de la demande du Dr Denis Mukwege sur la mise en place d’un tribunal pénal international pour les crimes commis en RDC, une large majorité est favorable à cette initiative soit 62% des répondants. « Pour eux, cette éventuelle instance judiciaire devrait être établie dans un pays tiers (52 %), composé des juges nationaux et internationaux (65 %) et aurait un effet dissuasif sur les seigneurs de guerre (64 %) », note ce rapport publié ce jeudi 15 juillet.