Procès Rossy Mukendi : le ravitailleur de la police dément avoir doté Carine Lokeso des munitions

Procès Rossy Mukendi/Ph ACTUALITE.CD

L'instruction de l'affaire de l'activiste Rossy Mukendi s’est poursuivie ce lundi 11 octobre en chambre foraine à la prison militaire de Ndolo. Après la descente du lundi 4 octobre dernier sur le lieu du meurtre, il a été question à l'audience du jour pour la cour de recueillir les observations des parties sur la descente effectuée à la paroisse Saint Benoît, dans la commune de Lemba. A l'instar des observations, la cour a auditionné le ravitailleur, le commissaire adjoint Bitema wa Bitema, pour savoir l'origine des munitions létales que détenaient les gardes de Carine Lokeso. Lors de sa déposition le commissaire adjoint a démenti avoir remis des munitions à Carine Lokeso, car si c'était le cas il devrait avoir une décharge, qui prouve la dotation et la réception de telles munitions.

« Chaque partie a fait des observations sur ce qui s'était passé à la descente à Saint Benoît, alors la cour a aussi auditionné le ravitailleur qui dit n'avoir jamais doté Carine en matériels. Carine a dit que le ravitailleur lui avait remis, et ravitailleur dit « ce n'est que des arachides je le remets contre une décharge ». Nous, la partie civile, avons demandé à Carine lorsqu'on avait remis les matériels, qui était là comme témoins ? Carine a dit qu'elle était avec le ravitailleur. Nous avons trouvé louche. Le ravitailleur a précisé que ces genres des matériels ne se donnent pas comme ça parce que ça tue. Nous avons estimé que lors de la prochaine audience, le commissaire divisionnaire adjoint Sylvano Kasongo devrait comparaître et la cour nous a demandé de dresser des témoins », a expliqué à ACTUALITE.CD, Maître Claude Kanyekete

La cour a renvoyé l'affaire au 18 octobre prochain pour la poursuite de l'instruction. Pour rappel, lors de l'audience de la descente à la paroisse Saint Benoît le 4 octobre dernier, la cour a confronté la commissaire supérieure adjointe Carine Lokeso à Tokis Kumbo et Nkuya. Ce dernier était l'un de ses gardes du corps. Lors de la déposition, Nkuya a affirmé que Carine était arrivée aussi devant l'entrée de la paroisse avant de lancer « que le bon citoyen se retire ». Ce que Carine Lokeso dément et dit avoir été proche de la jeep avant d’arriver à la paroisse. Elle précise que c'est après l'arrivée du commissaire divisionnaire adjoint Sylvano Kasongo qu'elle a été informée de la mort de quelqu’un, et ainsi elle était entrée dans l'enceinte de la paroisse. Cette thèse était réfutée par la partie civile qui estime que Rossy Mukendi était victime d'un « meurtre prémédité ».

Rossy Mukendi (36 ans) avait été tué le 25 février 2018 par balle à Kinshasa alors qu’il participait à une marche pacifique organisée par le Comité Laïc de Coordination (CLC) pour réclamer le départ de Joseph Kabila et l’organisation d'élections.

Ivan Kasongo