RDC : « il n'y a aucune dérive autoritaire lorsqu'il faut faire respecter l'autorité de l'État » (Patrick Muyaya)

Patrick Muyaya
Patrick Muyaya

Le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya a, une nouvelle fois, accusé l'opposition politique de miser sur la violence et l'instabilité en vue de perturber le processus électoral en cours en République Démocratique du Congo. Intervenant sur le plateau de TV5 Monde, Patrick Muyaya estime que l'opposition n'a pas d'offre politique à présenter à la population, d'où sa peur à affronter sa famille politique lors de prochaines élections prévues en décembre 2023.

« Lorsque nous percevons dans l'attitude de certains opposants des comportements qui peuvent toucher à la sécurité du territoire, vous ne pouvez pas empêcher aux services de sécurité de faire leur travail. Il n'y a aucune dérive autoritaire lorsqu'il faut faire respecter l'autorité de l'État, il faut savoir que nous avons cette situation difficile à l'Est et d'ailleurs beaucoup pensaient que notre engagement démocratique serait mis de côté parce qu'il faut régler le problème de sécurité à l'Est mais nous sommes déterminés, aujourd'hui il y a des personnes qui pensent malheureusement que par la voie des urnes ils ne pourront pas nous battre en tout cas aujourd'hui nous n'entendons pas leurs idées parce qu'ils n'ont pas de contradictions à nous apporter dans le fonds, ils comptent miser sur la violence pour arrêter subitement le processus électoral et nous faire reculer », a déploré le ministre de la Communication et Médias Patrick Muyaya dimanche 25 juin 2023.

Abordant la question liée à la sortie menaçante de Félix Tshisekedi à Mbuji-mayi, le porte-parole du gouvernement a apporté son soutien à position de Félix Tshisekedi tout en invitant l'opposition à se préparer aux élections 

« De ce point de vue, le Président de la République a redit la fermeté qui est la sienne et nous comme gouvernement nous allons nous aligner derrière lui pour que personne ne perturbe le processus démocratique que nous voulons consolider, c'est l'occasion d'inviter justement ces opposants à quitter toutes ces subterfuges là et de venir avec des propositions concrètes nous nous faisons la gratuité de l'enseignement, nous faisons la couverture Santé universelle, c'est quoi leurs idées ? Les congolais ont besoin de les entendre sur ces sujets pour voir comment on fait redécoller notre pays », a-t-il ajouté lors de cette sortie médiatique.

Dans son mot de circonstance à l'occasion de la messe jubilaire de Monseigneur Kasanda à Mbuji-mayi, Félix Tshisekedi est revenu sur l'unité qui doit exister entre l'Église et le pouvoir. Il a déploré l'attitude de certains prélats catholiques qui d'après lui, risque de diviser les congolais à la veille des élections. Par la même occasion, dans un ton fort et menaçant, Félix Tshisekedi  a profité de la tribune pour mettre en garde toute personne qui mettrait en danger la sécurité du pays et sa stabilité.

Cette intervention de Félix Tshisekedi intervient à six mois des élections et au moment où des tensions sont vives entre le pouvoir et l'opposition. Martin Fayulu, Moise Katumbi, Delly Sesanga et Augustin Matata ont multiplié des actions contre le pouvoir ces derniers jours. Ils « unissent leurs idées et forces pour mener des actions communes en vue d’obtenir l’organisation des élections dans le délai constitutionnel, dénoncer la vie chère et ce qu'ils qualifient l'instauration de la dictature par le régime de Félix Tshisekedi ».

Réunissant autour d’eux d’autres opposants, ils appellent la population « à résister et à exercer une vigilance citoyenne ». Ces quatre candidats s’engagent à demeurer solidaires dans l’unité d’idées et d’actions pour « faire aboutir la lutte du peuple congolais pour un véritable État de droit ». Ils lancent également l’appel à la société civile et annoncent une série d’actions pour « faire aboutir leurs revendications ».

Pendant cette même période, Salomon Idi Kalonda, conseiller spécial et politique de Moise Katumbi est toujours en détention depuis le mardi 30 mai dernier. À la suite de son audition par ce service spécialisé des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (Renseignements Militaires), trois griefs sont retenus contre lui : l'incitation des militaires à commettre des actes contraires au devoir et à la discipline, la détention illégale d'arme et des munitions de guerre et l'atteinte à la sûreté intérieure de l'État.

Clément MUAMBA