Le Comité Laïc de Coordination (CLC) n’y va pas par le doigt de la cuillère pour décrire la situation socio-politique qui ronge la RDC actuellement. Dans un document partagé ce mercredi 19 juillet, le CLC a fait appel au peuple congolais disant qu’il n’est pas tard de se ressaisir. En plus des situations tragiques à l’Est de la RDC, le dernier événement malheureux dont la blessure est encore vive dans la conscience nationale est l’assassinat de Chérubin Okende, député national de l’opposition.
A ce sujet, le CLC considère ce fait comme la conséquence du climat politique délétère qui empoisonne la vie nationale, appelant à quitter les excès politiques.
« En attendant le résultat de l’enquête pour que les auteurs de ce crime odieux soient identifiés et que des peines exemplaires leur soient infligées, nous devons reconnaître que l’assassinat de cette personnalité politique est la conséquence du climat politique délétère qui empoisonne la vie nationale. Cette mort brutale se doit d’être le symbole de notre mauvaise conscience d’avoir été trop loin dans nos oppositions. Il est donc un appel pressant à quitter ce climat excessif d’intolérance politique », dit le communiqué cosigné par les professeurs Isidore Ndaywel et Justin Okana.
Au sujet de la sécurité dans le pays, le CLC est vraiment inquiet, en constatant que la crise sécuritaire, à partir de l’Est du pays, est en passe d’envahir l’ensemble du pays.
« La capitale vit sous la peur des enlèvements et des vols d’enfants. Et, l’assassinat ignoble de l’Honorable Chérubin Okende vient confirmer, de manière dramatique, que personne d’entre nous n’est à l’abri des effets du banditisme, des règlements de compte ou des jugements populaires expéditifs. Même les prélats font l’objet d’insultes les plus inqualifiables et les plus inadmissibles », ajoute le CLC.
Un appel à la solidarité a été également lancé, et au rassemblement de la nation autour de la mémoire de Chérubin Okende, “victime expiatoire des machinations politiciennes, et des violences physiques et verbales qui peuplent notre quotidien”.
Dans la sphère politique, actuellement, et surtout pour les acteurs de l’opposition, la crainte réside au niveau du traitement leur réservés ces derniers mois. Il y a lieu de noter l’enlèvement du député provincial Mike Mukebayi, l’interpellation du cadre d’Ensemble, Salomon Kalonda sur le tarmac de l’aéroport de N’djili ; la perquisition des résidences de Moïse Katumbi à Kinshasa, de Salomon Kalonda et de sa mère à Lubumbashi ou l’arrestation de Franck Diongo.
Les enquêtes ont déjà débuté pour détecter les coupables du meurtre du porte-parole du parti Ensemble pour la République. Les experts de la médecine légale ont été requis par la justice congolaise pour faire la lumière sur les circonstances dans lesquelles le meurtre est intervenu. Mais bien plus, l’autopsie devrait déterminer les modes opératoires des auteurs de l’assassinat. Ce qui n’est pas encore fait ce jour. La partie congolaise a requis les experts étrangers en plus de l’expertise locale.
Emmanuel Kuzamba