En Ituri, la situation sécuritaire reste alarmante, notamment dans les territoires en proie aux violences armées. Selon le dernier rapport du secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, la mutation des militaires de l’Ituri vers Rutshuru et Masisi au Nord-Kivu pour contrer l’avancée de la rébellion du M23, a donné lieu aux miliciens d’occuper leurs zones abandonnées par l’armée.
Le rapport souligne notamment que les milices occupent 70% des territoires de Djugu et d’Irumu.
“Le redéploiement des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) de l’Ituri vers les territoires de Rutshuru et de Masisi (Nord-Kivu) pour contrer l’insurrection du M23 a créé un vide sécuritaire aujourd’hui comblé par une multitude de milices et de groupes armés, congolais et étrangers, qui contrôlent plus de 70 % des territoires d’Irumu et de Djugu, 10 % de celui de Mahagi et 5 % de celui de Mambasa”, dit le rapporte du secrétaire général de l’ONU.
Antonio Guterres rapporte qu’en Ituri, les attaques des groupes armés CODECO, Zaïre, ADF, FPIC, FRPI se poursuivent contre les civils à Djugu et Mahagi “dans le contexte d’affrontements principalement motivés par le contrôle d’une importante concentration de sites d’extraction d’or”.
“Les confrontations entre la CODECO et le groupe Zaïre, qui résultent de conflits fonciers et de luttes de pouvoir opposant de longue date les Hema et les Lendu, ont donné lieu à une spirale de représailles contre des civils, notamment dans des sites d’accueil de personnes déplacées, les milices cherchant à prendre le contrôle de sites d’exploitation minière lucratifs”, précise le rapport qui note également les initiatives sans succès des autorités à engager les milices dans un processus de paix.
L’Ituri et le Nord-Kivu sont épinglés dans ledit rapport comme les provinces où “les conditions de sécurité se sont le plus fortement détériorées”. Il s’agit d’ailleurs de deux provinces placées sous état de siège depuis plus de deux ans en vue de faire face à l’activisme des forces négatives. Mais cette mesure exceptionnelle de gouvernance n’a pas produit les résultats escomptés. Ce rapport du SG de l’ONU intervient alors que s’est ouvert ce lundi à Kinshasa, la table ronde sur l’évaluation de l’état de siège au Nord-Kivu et en Ituri. Cette évaluation qui est censée aboutir soit à la levée, soit à la requalification, soit au maintien de l’état de siège en vigueur.
Patrick Maki