Chronique électorale (J21) : À quelques jours de la fin de la campagne, les débats sur les programmes politiques s'effacent au profit des attaques personnelles

Kash/Série électorale
Kash/Série électorale

La dernière phase de la campagne électorale en République Démocratique du Congo est marquée par une radicalisation des discours de Félix Tshisekedi, centrés sur un axe essentiel : le Rwanda et ses potentiels candidats. Lors de quasiment chacun de ses meetings dans l'Est du pays, le président sortant pointe du doigt de manière systématique la responsabilité de Paul Kagame dans le drame sécuritaire et humanitaire sévissant dans la partie orientale de la RDC. Il remonte le fil de l'histoire et va jusqu'à accuser l’AFDL.

« Notre objectif sera de refermer la parenthèse ouverte en 1997 par l'ingérence de nos voisins belliqueux à travers l’AFDL. Nous pourrons mettre fin à cette période douloureuse et sombre pour la RDC », a déclaré Félix Tshisekedi le 10 décembre à Goma.

Le même jour, à Makanza, dans la province de l'Équateur, Jean-Pierre Bemba, membre du présidium de l’Union sacrée, la plateforme politique de Félix Tshisekedi, a poussé plus loin les accusations.

« Paul Kagame a préparé ses partisans qu'il finance. Les connaissez-vous ? Ils se préparent à prendre la tête du pays pour nous soumettre à l'esclavage, comme en 1997. Quel est le nom de ce candidat ? Moïse Katumbi, répond la foule. Sachez que celui que vous avez cité avait également financé l’AFDL en 1997. Il est l’un des financeurs. Si nous avons souffert, c'est aussi sa faute. Même s'il n'était pas un combattant armé, il avait fourni l'argent pour faire partir Mobutu ».

Et il ajoute : « Katumbi est devenu gouverneur du Katanga. Il était l'homme de Joseph Kabila. Et Joseph Kabila, vis-à-vis de Paul Kagame ? Avez-vous compris le lien ? Il vient avec la peau du chat, mais ce sont des léopards. Nous ne sommes pas dupes. Ils nous ont trompés une première fois et ne nous tromperont pas une seconde ».

Ancien chef rebelle, l’ex-pensionnaire de la prison de la CPI a également exposé les raisons de son engagement armé : « J'ai pris les armes, ce n'était pas contre le pays, mais contre l'ennemi qui voulait nous asservir. Nous les avons chassés. Makanza a aussi sacrifié ses enfants pour se battre pour le pays. Voulons-nous que l’ennemi pénètre à nouveau notre territoire ? Je vous dis que c'est une question de territoire, de notre terre. Nous n'avons qu'un seul candidat, Félix Tshisekedi. Écoutez-moi, je suis votre frère. Je ne suis pas ici pour des aventures ».

Ces discours tenus par les membres de l'Union sacrée, et notamment par Félix Tshisekedi, semblent s’éloigner davantage des programmes politiques.